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Togo : Faure face aux vieilles doléances de l’opposition

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Ouestafnews – L’opposition togolaise a renoué en ce mois d’août 2017 avec les manifestations géantes contre le pouvoir, incarné par le président Faure Gnassingbé. Depuis une décennie la revendication reste la même, l’adoption de réformes politiques.

Lire aussi : entretien avec Zeus Adjavon , coordonnateur de la CST

A l’appel du Parti national Panafricain, des milliers de Togolais, ont ainsi occupé dans la matinée du 19 août 2017, les rues de Lomé (capitale), Kara, Sokodé  et Anié. Une mobilisation réussie par ce parti créée il y a cinq ans et qui avait jusqu’à présent adopté un profil bas, selon nombres d’observateurs.

Comme à l’accoutumée, les forces de l’ordre ont répondu par une répression féroce et le bilan officiel fait état de deux morts, alors que l’opposition parle de sept morts. Il y a eu également de nombreuses arrestations de manifestants et d’importants dégâts matériels.

Le leader de l’Alliance nationale pour le changement, Jean-Pierre Fabre, challenger malheureux de Faure Gnassingbé lors de la dernière présidentielle en 2015, voit à travers cette mobilisation « les signes de la fin » du régime.

« Nous ne pouvons pas accepter que le régime recherche par tous les moyens des subterfuges pour échapper à la mise en œuvre des réformes auxquelles il s’est engagé dans l’accord politique global », a-t-il notamment déclaré, cité par RFI.

Vieilles revendications

Revenir à la constitution de 1992 (qui consacre la limitation du mandat présidentiel à deux), un scrutin à deux tours, accorder le droit de vote aux Togolais de la diaspora, telles sont les revendications de l’opposition politique depuis une décennie.

Une entreprise loin de connaitre le moindre succès et qui a fini par lessiver de grandes figures de la politique comme Gilchrist Olympio, Yaovi Agboyibo, et Jean-Pierre Fabre. Dans ce lot, on compte aussi des organisations de la société civile comme la coalition « Sauvons le Togo ».

La contestation au Togo n’a jamais réellement cessé depuis l’arrivée au pouvoir de Faure en 2005. Imposé au sommet de l’Etat par l’armée, suite à la mort de son père le général Gnassingbé Eyadéma, avant d’être élu lors d’une présidentielle controversée la même année, Faure n’est toujours pas « acceptée » par son opposition.

En écho aux pancartes des manifestants portant la mention « Non à la dynastie Gnassingbé », d’aucuns rappellent que cette famille « monopolise le pouvoir » depuis plus de 50 ans.

La constitution de 1992, avait fait naître un certain espoir, en assurant une relative embellie démocratique, mais  finalement n’a pas tenu toutes ses promesses.

En 2002, soit trois ans avant sa mort, le président Gnassingbé Eyadéma procédait à la modification de ce texte en retouchant à la clause sur la limitation du mandat présidentiel. Cette retouche du texte fondamental voté par un parlement monocolore a balisé le terrain à son fils Faure Gnassingbé, âgé de 51 ans aujourd’hui. En plus d’enlever la limitation de mandats et supprimer le mode de scrutin à deux tours, Gnassingbé père avait aussi pris le soin d’abaisser l’âge limite pour être candidat à la présidentiel qui est passé de 45 à 35 ans.

Au total, 34 dispositions modifiées de la Constitution de 1992 avaient été votées par l’ensemble des 80 députés de la législature de l’époque.

Quid de l’APG ?

L’impasse qui caractérise depuis la scène sociopolitique est loin de connaitre un épilogue. En plus de l’amertume des « pro-démocraties » relative à la modification de la Constitution de 1992, il y a que les termes de « l’Accord politique global » (APG) signé sous la médiation de l’ex- président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, ne sont toujours pas appliquées.
Signé en 2006, un an après la très controversée élection présidentielle qui a porté Faure Gnassingbé au pouvoir, l’APG était vu comme un moyen d’en finir avec la crise sociopolitique dans ce pays. Onze ans après, ce texte consensuel qui préconise la limitation de mandats et un scrutin présidentiel à deux tours n’est toujours pas appliqué par le régime.


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