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Trois questions à…Amadou Bounty Diallo, enseignant à l’Université Abdou Moumouni de Niamey.

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Ouestafnews – après plus de trois décennies, quel état des lieux peut-on dresser de l’enseignement supérieur au Niger ?

A. B. Diallo : Au bout de trois décennies, les autorités ont fait le constat de l’inadéquation entre la formation reçue et les possibilités de débouchés qui s’offrent à l’étudiant. Les étudiants formés dans les universités sont surtout des généralistes. A ce niveau, deux possibilités s’offrent pour remédier à la situation : d’un côté, l’Etat encourage la création d’écoles ou instituts privés et de l’autre inscrire l’université dans un réseau comme le REESAO (Réseau pour l’excellence dans l’enseignement supérieur en Afrique de l’Ouest) pour instaurer la reforme LMD (Licence – Master – Doctorat). Il s’agit donc pour les autorités nationales de donner sur place une formation en adéquation avec l’évolution du marché du travail et du monde.

Ouestafnews – Justement l’on parle beaucoup de la réforme LMD, peut-on savoir la philosophie qui la sous-tend et quels avantages cette réforme présente pour nos Etats ?

A. B. Diallo – le système LMD est le système adopté à partir de 1998 par certains pays européens à Bologne (Italie) pour essayer d’atténuer les disparités constatées dans les cursus dispensés en Europe.
C’est ce système emprunté aux Américains et aux Anglais que les pays francophones d’Afrique d’Ouest essaient d’adopter depuis quelques années pour faire face aux enjeux de la formation universitaire.
Les universités considèrent que ce système offre un certain nombre d’avantages susceptibles d’améliorer en quantité et en qualité la formation supérieure en Afrique.
Il reste à préciser que la plupart des universités francophones connaissent les mêmes problèmes de massification du nombre d’étudiants, l’insuffisance d’infrastructures et d’enseignants qualifiés et le manque de débouchés. Aussi, les autorités politiques, administratives et académiques pensent-elles qu’en adoptant le système LMD, elles pourront résoudre ces difficultés.

Ouestafenews – Quelles sont les perspectives pour l’Université Abdou Moumouni dans la perspective de cette réforme?

A. B. Diallo : Ici, au Niger, pour le moment, le système n’est pas encore effectif. Seule la faculté des Sciences l’expérimente actuellement. Mais dans tous les cas, il n’y a pas de possibilité de se dérober, toutes les facultés doivent l’intégrer au plus tard à la rentrée 2010-2011.
Pour ce faire, les autorités rectorales ont mis en place un dispositif incluant un comité LMD au rectorat et un point focal LMD dans les facultés. Depuis deux ans, les autorités rectorales organisent régulièrement des séminaires de formation pour que les différents acteurs s’imprègnent de la philosophie du système afin que sa mise en place ne pose pas de véritable problème.
De manière générale, tous les acteurs (parents, étudiants et enseignants) sont sensibilisés et comprennent de plus en plus la nécessité pour l’Université Abou Moumouni de s’intégrer dans le système LMD. C’est une voie pour contribuer à résoudre durablement les problèmes que traverse note université.


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