Visa d’entrée en France : Guinéens, Ghanéens, Ivoiriens et Maliens en tête de file des « non-grata »

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Ce rapport intitulé « visa refusé » et dont copie est parvenue à Ouestafnews a été produit par la Cimade, qui se présente comme une association active dans la défense des droits des étrangers résidents en France.

Selon ce document, la Guinée avec plus de 40 % de demandes rejetées figurent en tête de liste des pays ouest-africains dont les ressortissants voient leurs demandes de visa refusés, selon un rapport de la Cimade.

Au niveau continental la Guinée se classe deuxième derrière l’Algérie qui vient en tête avec une moyenne de rejet d’environ 45 %, selon le même rapport.
En Afrique de l’Ouest la Guinée est suivie par le Ghana 35,5 %, la Côte d’Ivoire près de 29 % et le Mali plus de 27 %.

En dehors de ces nombres importants de rejets, la Cimade s’insurge surtout contre « l’opacité » qui caractérise les procédures de délivrance des visas français…

Les rapporteurs dénoncent notamment « un dispositif opaque marqué par des pratiques très hétérogènes » et aussi une liste des pièces justificatives établies « de manière aléatoire (…) sans encadrement législatif », par chaque consulat.
A titre d’exemple souligne la Cimade, un certain nombre de papiers sont demandés alors qu’ils n’ont rien avoir avec le motif de la demande de visa.

Au Mali, où le nombre de demandeurs de visa a baissé de manière significative entre 2003 et 2008 (de 23.000 à 17.000 demandes en moyenne), les justificatifs exigés pour aller rejoindre un conjoint de nationalité française, notamment les ressources (financières), le contrat de location et la couverture sociale de ce dernier n’ont rien voir avec les « conditions légales ».

La loi française n’exige dans ces cas-ci, que l’absence de fraude, la vérification du mariage et sa transcription s’il a été célébré à l’étranger.

Par ailleurs, « l’hétérogénéité des procédés » dans les différents consulats revient sans cesse dans le rapport qui constate que certains consulats « instruisent les demandes en quelques jours, d’autres en plusieurs mois ».

La loi française prévoit un délai légal de deux mois mais le non respect de ce délai « n’implique aucune sanction pour l’administration », précise le rapport.

Les rapporteurs dénoncent par ailleurs, « la non –motivation » des refus de visas dans les consulats français, et l’impossibilité de faire des recours en cas de rejet.

Selon la Cimade, cette « opacité » dans laquelle travaille les consulats et leur refus volontaire de communiquer avec les demandeurs de visa constituent des portes ouvertes à la « fraude » et à la « corruption », phénomène contraires à « l’image d’Etat de droit que l’on peut avoir de la France ».
Hormis ces pratiques, les coûts exorbitants des demandes constituent un autre obstacle qui découragent les demandeurs de visa.

Joint par Ouestafnews pour recueillir la réactions officielle des autorités françaises face aux accusations contenues dans le rapport, les services de presse de l’ambassade de France à Dakar se sont contentés de transférer une dépêche de l’Agence France Presse (AFP, semi-officielle).

Dans cette dépêche, qui cite « le ministre français de l’Immigration », il est annoncé qu’à « compter du 5 mars 2011, tous les refus de visa de court séjour seront motivés, ‘en vertu d’une obligation introduite par le Code communautaire des visas’ ».

L’AFP précise que cette décision est une réponse à « l’enquête de la Cimade ».

Depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir (en 2007), les relations entre la France et l’Afrique se sont distendues ,d’une part en raison des politiques d’immigration devenues plus sévères et plus sélectives, mais surtout en raison du fameux discours de Dakar, prononcé par le Chef d’Etat français. Ce discours jugé raciste avait indigné une grande majorité de l’intelligentsia et des peuples africains qui l’avaient perçu comme une insulte à la dignité de l’Afrique.

Dans ce discours, le président français, reprenant des thèses qui avaient servi pour justifier la colonisation, avait affirmé que l’Afrique et les Africains « n’étaient pas assez entrés dans l’histoire ».

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