Longévité au pouvoir : ATT fait la leçon à ses pairs

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« Moi je sais partir. Je suis déjà parti une fois, donc je ne fais que repartir, c’est pourquoi ce problème ne s’est jamais posé dans ma tête », a-t-il déclaré dans un long entretien exclusif avec le journal sénégalais Le Quotidien (privé).

Communément appelé ATT l’actuel chef d’Etat malien avait une première fois accédé au pouvoir en 1991, lorsque l’armée mit fin au régime de Moussa Traoré. Au bout de quatorze mois de transition, une présidentielle fut organisée le 8 juin, qui consacrait l’arrivée au pouvoir d’un civil, Alpha Omar Konaré.

« Il y a une éthique au Mali dans laquelle nous sommes nés et avons grandi. Si je ne partais pas, je ne sais pas comment je vais regarder mes compatriotes demain », a ajouté le président malien dont le mandat s’achève dans dix mois.

En mai 2002, Amadou Toumani Touré qui avait auparavant bénéficié d’une retraite anticipée de l’armée avait remporté la présidentielle avec 64 % des voix, avant d’être réélu en 2007 dès le premier tour avec 70 % des voix.

Selon lui, prolonger son mandat à la tête de l’Etat serait aussi contraire aux règles de statut d’officier. « En tant que soldat, si je donne ma parole je dois la tenir », a-t-il encore expliqué dans les colonnes du Quotidien.

Ces propos sages et sans ambigüités du président malien ont inspiré une belle caricature au dessinateur Omar Diakité dit Odia dans les colonnes du même journal, avec un ATT représenté en instituteur devant un tableau noir faisant la leçon à ses pairs africains, dont le Sénégalais Abdoulaye Wade qui refuse de le suivre, arguant d’une maladie des yeux.

En dépit, de plusieurs dénonciations par ses compatriotes, le président Wade au pouvoir depuis 2000 persiste à vouloir se présenter pour un troisième mandat alors que lui-même avait affirmé en 2007 qu’il n’en briguerait pas.

Au Burkina Faso, le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, entretient toujours le flou sur la volonté qu’on lui prête de vouloir faire modifier l’article 37 de la constitution afin de rester au pouvoir qu’il avait pris à la suite du coup d’état meurtrier contre le capitaine Thomas Sankara. Depuis, il a remporté tous les scrutins organisés dans le pays, y compris le scrutin de novembre 2010 qui selon l’actuelle constitution devrait marquer son dernier mandat à la tête de l’Etat.

Au Niger, l’ex-président Mamadou Tandja a dû être poussé à la sortie par les militaires en février 2010 après son entêtement à prolonger son magistère au delà des deux mandats légaux qui étaient prévus.

Cette question du troisième mandat fait aussi débat en Afrique centrale, notamment au Cameroun où la même intention est prêtée à Paul Biya (78 ans), au pouvoir depuis bientôt trois décennies.

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