Togo : 50 ans de « désunion » déplore le président, un historien évoque la « démocrature »

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Ouestafnews- Le Président togolais Faure Gnassingbé dont le pays célébrait ce 27 avril 2010 le cinquantième anniversaire de son indépendance a déploré que son pays « offre aujourd’hui l’image de la désunion », alors que de son côté l’historien Comi Toulabor déplorait cinquante ans de « démcorature »

Depuis l’indépendance du Togo le 27 avril 1960, « les habitants d’un même pays ont pris l’habitude de s’opposer, de s’invectiver, sinon de se haïr… » a déclaré sans ambages le président Faure, dans son message à la nation diffusé la veille des festivités du cinquantenaire.

« Tout ce que propose un camp est a priori et catégoriquement rejeté par l’autre…Les nombreux et laborieux dialogues qui se sont succédés ces dernières années n’ont pas abouti entièrement aux résultats attendus… », a regretté le chef de l’Etat dont la réélection à la présidence du pays le 4 mars dernier reste contestée par l’opposition.

Selon les observateurs, cette victoire contestée du chef de l’Etat et les répressions des rassemblements de l’opposition, constituent quelques-uns des signes patents de la « désunion » du pays lors de la célébration de ce cinquantenaire d’indépendance.

Toutefois, « l’heure du pardon a sonné», a estimé le président togolais qui a son père décéé en février 2005, suscitant déjà a l’époque une indignation de l’opposition.

Analysant ce cinquantenaire, l’historien togolais Comi Toulabor, a estimé pour sa part lui qu’on célèbre plutôt « trente ans » de dictature et « vingt ans de ‘démocrature’ ».

« Il y a un terme qu’on utilise souvent : ‘démocrature’, c’est-à-dire une apparence de démocratie mais le régime fonctionne en lui-même comme un régime autoritaire », a déploré l’historien lors d‘un entretien accordé à Radio sur Radio France internationale.

Selon l’historien, la volonté d’ouverture et les réformes annoncées au sein de l’armée et de la justice restent « superficielles », et sont surtout initiées pour répondre à « la pression des bailleurs de fonds ».

Comi Toulabor a ainsi émis des doutes sur la commission vérité, justice, et réconciliation crée en mai 2009 selon lui pour satisfaire les « injonctions de la communauté internationale »

Selon un rapport commandité par l’ONU, les violences ayant accompagné l’élection présidentielle de 2005 ont fait entre 400 et 500 morts et la commission chargée de faire la lumière sur cette affaire n’a pas encore démarré ses activités.

La présidentielle de 2005, également remportée par Faure Gnassingbé qui venait de succéder à son père, avait aussi fait l’objet de vives contestations de l’opposition.

La famille Eyadéma règne sr le Togo depuis le renversement par un coup d’Etat militaire en 1967 du président Nicolas Grunitzky, lui-même arrivé au pouvoir à la suite d’un autre coup d’Etat en 1963, dans lequel le premier président du pays Sylvanus Olympio avait trouvé la mort.

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