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Afrique: le manque de soutien des institutions africaines aux médias, déploré (Etude)

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“Les grandes institutions africaines ne font pas grand-chose pour aider les médias en Afrique”. Ceci est l’une des conclusions d’un rapport préliminaire publié lors du récent Forum consultatif sur les stratégies des médias  organisé à Nairobi, au Kenya, par l’Initiative des médias africains (AMI).

Selon ce rapport, les gouvernements occidentaux et les Fondations internationales sont les principaux bailleurs de fonds des médias africains pendant que les institutions africaines de développement se tiennent à l’écart. Il met également en exergue les écarts entre ce que font les organisations de soutien des médias et les besoins articulés par les propriétaires de ceux-ci.

“C’était intéressant de remarquer que les organisations de soutien des médias sur lesquelles nous nous sommes penchés, particulièrement celles qui travaillent au niveau régional et mondial, concentrent leurs efforts sur la liberté de presse et la protection de journalistes. Ce travail est absolument nécessaire pour créer un environnement médiatique sain et favorable”, a dit Maimouna Jallow, l’auteure du rapport.

“Cependant, très souvent, les propriétaires de maisons de presse nous disent que ce dont ils ont besoin c’est une bonne infrastructure, des directeurs mieux formés qui dirigent leurs entreprises de manière financièrement pérenne. Les organisations médiatiques doivent commencer à s’interroger de plus en plus sur ces questions”.

Le rapport préliminaire intitulé “Développement des synergies et partenariats forts pour l’Afrique ” est basé sur une enquête faite sur une trentaine d’organisations médiatiques internationales, régionales et nationales, ainsi que sur des propriétaires de maisons de presse du continent. Compte tenu de la réaction positive de plus de 100 participants au forum qui ont parlé du manque de la recherche et des données sur les tendances des médias à travers toute l’Afrique, l’AMI s’est engagée à entreprendre une étude plus approfondie qui puisse aider les organisations médiatiques, les propriétaires, les rédacteurs, les journalistes et les bailleurs de fonds, à mieux comprendre l’environnement dans lequel ils travaillent.

Un deuxième rapport de l’AMI présenté pendant le Forum a démontré que la couverture et l’analyse des questions relatives au développement ne représentaient que 12% de l’ensemble de l’actualité couverte. Selon Joseph Warungu, l’auteur du rapport et Directeur de Programme à l’AMI: “Les médias africains sont tellement obsédés par l’actualité politique que l’on peut presque prédire quelle sera la une des journaux. Cependant, nous, à l’AMI, croyons qu’il est fondamental que les médias fassent partie des aspirations de développement de ce continent. Pour y arriver, les média africains doivent assurer la couverture des questions qui intéressent leurs citoyens, à savoir, comment leurs enfants pourront trouver l’emploi à l’avenir; quelle nourriture ils mangent; comment sont dépensées les ressources du continent, etc”.

Le Forum Consultatif sur les Stratégies des Médias était le premier en son genre et était lancé par le nouveau Directeur Général de l’AMI, Mr. Eric Chinje, qui a présenté la stratégie triennale de l’organisation et invité les autres organisations médiatiques à créer de nouveaux partenariats qui aideraient le secteur des média à grandir.

“S’il y a quelque chose que l’AMI est en train de faire et que vous pouvez mieux faire, n’hésitez pas à prendre les rennes! Si vous voulez que l’AMI vous facilite les rapports avec les propriétaires des maisons de presse, les journalistes, les organisations de soutien des médias, les publicistes, les bailleurs de fonds, ainsi de suite, nous le ferons. L’important c’est d’identifier les lacunes, minimiser le chevauchement, saisir les opportunités et développer les outils nécessaires à l’évaluation pour assurer l’efficacité et la durabilité des investissements dans les médias”.

La stratégie de l’AMI repose sur trois principaux axes d’intervention: Créer un réseau d’excellence à travers la Plateforme Zimeo; diriger la spécialisation de journalistes en Afrique à travers ses Services Médiatiques et créer un contenu panafricain qui parle d’un ‘continent en plein éveil’ à travers l’African Media Cooperative (AMC).

“Nous invitons les institutions à entrer en partenariat avec nous. Dans les trois ans avenir, nous allons mettre en place des réseaux de spécialistes sur les questions très importantes pour le développement du continent.

Nous allons élargir nos réseaux et nous assurer que nous pouvons créer de meilleures synergies entre les acteurs clés du continent. L’Afrique doit parler de sa propre voix et les médias jouent un rôle crucial dans la transmission de ces messages,” a ajouté Mr. Chinje.

L’AMI a annoncé pendant le Forum la création d’un Fonds Spécial Ebola pour le Syndicat des Journalistes du Libéria, de Sierra Leone et de Guinée. Ce Fonds aidera à soutenir financièrement les braves journalistes qui travaillent sans relâche pour couvrir l’un des épisodes les plus durs de l’histoire: l’histoire de la maladie qui ravit leurs pays de leurs citoyens et de leurs gains de développement.

Un des moments forts du Forum était la reconnaissance de deux brillants journalistes: Edem Srem de MultiTVWorld  du Ghana qui a reçu le Prix africain de la vérification des faits de la Fondation AFP, et Toyosi Ogunseye de The Punch au Nigéria qui a gagné le Prix pour les femmes journalistes en Afrique  de WAN-IFRA – AMI.
 

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