Selon cette étude, plusieurs facteurs sont à la base de ce déploiement rapide de ces banques, notamment « les relations commerciales de plus en plus étendues entre les pays africains qui obligent les banques à suivre leur clientèle et la part de plus en plus déclinante des banques européennes, qui furent pendant longtemps les partenaires traditionnels».
Cette forte activité bancaire qui irrigue presque tout le continent, est assurée surtout par les groupes marocains (Attijariwafa, la Banque marocaine pour le commerce extérieur – BMCE, la Banque centrale populaire) le groupe nigérian United Bank For Africa BA, le Sud Africain Standard Bank et les groupes ouest africains Ecobank et Orabank.
Selon le FMI, la poussée de ces banques africaines a ravivé la concurrence et aidé à la mise en place de solutions innovantes pour plus d’inclusion financière en contribuant dans certains cas à la baisse des taux d’emprunts.
Même si l’expansion géographique, assure aux banques panafricaines une diversification et des opportunités de croissance, le FMI, attire l’attention sur la propagation des risques étant donné que certaines d’entre elles se sont lancées aussi dans des activités non bancaires d’où les risques de contagion en cas de crise.
A cette critique récurrente, les promoteurs des banques africaines, répliquent en disant que par leur nature elles sont obligées de contribuer à la création de richesses et d’opportunités sur le continent, y compris dans les pays en crise. contrairement aux banques héritées de la colonisation.
Pour ce qui est de l’Afrique de l’ouest francophone, où trônent Ecobank et le marocain Attijarifawa, la cherté des taux d’emprunts reste encore une vieille doléance et le taux de bancarisation demeure très faible contrairement à d’autres parties du continent comme l’Afrique du nord.
Au Sénégal par exemple, où opèrent une vingtaine de banques, le taux de bancarisation ressort aujourd’hui à 15%, selon des chiffres officiels. Pendant plus de quatre décennies où les banques françaises (BNP Paribas et Société générale notamment) ont dominé la marché, ce taux n’jamais guère dépassé les 7 %, leurs opérations restant confinées à une petite clientèle faite d’opérateurs économiques européens et de structures étatiques.
Ces banques européennes n’ont commencé à s’intéresser la clientèle « africaine » qu’avec l’arrivée et la forte concurrence des grands groupes africains cités plus haut.
Le tableau est quasiment le même en Côte d’Ivoire, moteur économique de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa, 8 pays), mais qui ne dépasse pas les 12%, selon une estimation faite donnée par le président Alassane Ouattara lui-même, en octobre 2014 à Marrakech lors du Forum pour le développement de l’Afrique.
En 2014, pour augmenter le taux de bancarisation dans la zone Uemoa, la Banque centrale des Etat de l’Afrique de l’ouest (Bceao) avait ordonné la « gratuité » des services bancaires (19 services au total). Mais cette consigne n’est pas pleinement respectée et la Bceao au Sénégal a dû sévir contre quatre banques qui n’ont pas encore obtempérer.
Lire aussi:
Marché bancaire ouest africain: Standard Bank se jette dans la bataille
Banques ouest africaines: le Maroc en force
Voulez-vous réagir à cet article ou nous signaler une erreur ? Envoyez-nous un message à info(at)ouestaf.com.