Finance : le président de la BAD, déplore le recours par l’Afrique aux Eurobonds

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Ouestafnews – Les Etats africains devraient limiter leur recours au marché international de la dette et améliorer la collecte des recettes fiscales, a estimé le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina.

«Au lieu d’émettre des Eurobonds, je pense que les Etats peuvent exploiter les énormes quantités de capitaux disponibles localement pour financer le développement de l’Afrique», a-t-il souligné dans un entretien avec le Financial Times.

Selon le président de la BAD, ce recours au marché international de la dette se fait alors que les fonds de pension africains disposent de 334 milliards de dollars d’actifs sous gestion alors que les fonds souverains gèrent 164 milliards.

«L’Afrique est confrontée au défi de la hausse de sa dette plutôt qu’à une crise», a-t-il estimé. Selon les donnés de la BAD, les Etats d’Afrique subsaharienne ont émis des Eurobonds d’un montant cumulé record de 12 milliards de dollars l’an passé, contre 26,5 milliards entre 2006 et 2014, selon les données de la BAD. Ces Eurobonds, combinés à la la dépréciation de nombreuses monnaies africaines par rapport aux devises fortes, a entraîné une envolée des coûts de service de la dette, précise encore le président de la Bad.

Selon l’encyclopédie en ligne Wikipedia, une Eurobond ou euro-obligation est « une obligation libellée dans une monnaie différente de celle du pays de l’émetteur ».

Confronté à la chute des prix du brut, et à la dépréciation de sa monnaie locale (naira) face au dollar, le Nigeria, a tout de même déjà prévu d’émettre un un Eurobond d’un milliard de dollar durant le 3è trimestre de l’année en cours.

Ghana, champion des Eurobonds

En Afrique de l’ouest, le Ghana est le pays qui a le plus eu recours aux Eurobonds, avec trois opérations en autant d’années. Le quatrième Eurobond où le gouvernement espérait lever un milliard de dollars a été renvoyé sine die, et selon la presse locale, les autorités se sont vues opposer le refus du Fonds monétaire international (FMI).

En 2015, le Ghana confronté à la baisse des prix du baril et à la dépréciation du Cedi (monnaie locale) a sollicité l’aide du FMI qui lui a accordé une enveloppe de 918 millions de dollars. Ce qui a permis de résorber le déficit budgétaire du pays et d’enrayer la chute du Cedi, en contrepartie l’instituions de Brettons Woods exigeait une meilleure collecte fiscale.

Selon les prévisions de l’agence de notation Moody’s, publiées le 1er septembre 2016, le Ghana qui s’apprête à vivre une élection présidentielle en décembre 2016, va ^ter confronté à un accroissement de 7,2 % de sa dette par rapport au produit intérieur brut. La dette va atteindre cette année 70,2 % du PIB en fin d’année contre 63% actuellement.

Fin août 2016, la Côte d’Ivoire renonçait à l’émission d’un Eurobond de 930 millions de dollars, préférant se rabattre sur le marché régional pour ne pas alourdir davantage sa dette publique, selon les explications alors fournies par le ministre ivoirien des Finances, Adama Koné.

«La Côte d’Ivoire souhaite éviter une hausse de sa dette publique au-delà du seuil de 41% du PIB, et c’est aussi pour cette raison que nous ne comptons pas solliciter à nouveau le marché international de la dette», soulignait M. Koné.

En 2014 et en 2015, la Côte d’Ivoire avait émis des Eurobonds pour des montants respectifs de 750 millions et d’un milliard de dollars.

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