L’annonce du gouvernement allemand, contenu dans un communiqué de son ambassadeur à Niamey et relayé par l’AFP, précise que la base va servir « d’appui » à la Minusma, la mission de maintien de la paix de l’Onu au Mali.
Faisant face actuellement dans des difficultés, la Minusma paie un lourd tribut à la violence continue perpétrée par différents groupes armés présentes dans le nord du Mali. Les attaques se multiplient contre la force onusienne qui, depuis son déploiement au Mali, a enregistré la mort de plus d’une centaine de soldats.
Economie contre géopolitique
Classée parmi les économies les plus faibles de la sous région, le Niger est en train d’acquérir une une grande importance géopolitique.
« Le Niger est à cet effet pour nous un partenaire central (…) un pays-clé dans la lutte contre le terrorisme et la migration illégale », affirmé le communiqué du gouvernement allemand pour justifier le besoin de présence de ses forces armées sur le sol nigérien.
Logé en plein cœur de l’espace sahélien, le Niger est devenu un passage obligé dans la lutte contre les groupes armés. Présent au sein de la Minsuma, le Niger fait aussi partie de la force multinationale mixte (5 pays) mise en place contre Boko Haram. Une lutte âpre qui se solde par d’importantes pertes en vies humaine pour Niamey, touché tout le Nigeria des attentats de Boko Haram.
Drones à Agadez
L’une des conséquences de cet intérêt géostratégique naissant, c’est l’apparition de drones américains à Agadez (an centre du Niger), en plein Sahara. Désireux de renforcer leur dispositif de surveillance des groupes terroristes dans le Sahel, les Etats-Unis ont décidé d’y déployer leur base, précédemment située à Niamey, la capitale.
L’information a d’abord largement circulé dans la presse internationale en septembre2016 avant d’être confirmée par le Pentagone (ministère américain de la Défense).
D’aucuns ne manqueront pas d’y voir peut -être une porte d’entrée pour le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom), à la recherche d’une base sur le continent depuis sa création en 2007 par le Pentagone, mais qui fait l’objet d’un rejet quasi-systématique sur le continent.
Terrain jadis exclusivement sous influence de la France (en raison du passé colonial), l’Afrique de l’ouest francophone suscite aujourd’hui la convoitise de plus en plus forte d’autres puissances, qui mettent en avant l’excuse de la menace dite « djhadiste » pour s’y implanter.
