Last Updated on 20/03/2018 by Ouestafnews
Ouestafnews – Le 25 avril de chaque année est célébrée la journée mondiale de lutte contre le paludisme, une pathologie qui continue de faire des ravages sur le continent africain.
L’Afrique subsaharienne reste encore la principale zone d’impact de cette pandémie, mais une diminution progressive a été constatée ces dernières dans cette partie du monde.
En Afrique de l’ouest certains pays annoncent un recul net de la prévalence, grâce à une intensification de la lutte anti-vectorielle, pour une maladie responsable de 429,000 personnes dans le monde en 2016.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, entre 2001 et 2015 plus de 663 millions de cas ont été évités grâce à une forte lutte anti-vectorielle. Une amélioration due à la forte promotion de moustiquaires imprégnées d’insecticides (MII), accompagnée de l’utilisation d’insecticides à l’intérieur des maisons
« En Afrique subsaharienne, la population à risque dormant sous MII a été estimée à 53 % en 2015, contre 5 % en 2005 et 30 % en 2010 », selon le rapport mondial 2016 de l’OMS consacré au paludisme.
En Afrique de l’ouest, plusieurs pays se sont félicités de la diminution des cas de, même si des efforts restent encore à faire, notamment au niveau de la chimio-prévention.
Burkina Faso : 2 millions de cas depuis le début de l’année
Au Burkina Faso, les autorités sanitaires ont annoncé une chute de 1,2% des décès en 2015. La maladie y reste néanmoins un sujet d’inquiétude et « demeure la première cause de consultation, d’hospitalisation et de décès », selon le coordonnateur national du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), le Dr Yacouba Sawadogo,
« Pour les trois premiers mois de l’année 2017, nous sommes à environ 2 millions de cas de paludisme avec 680 décès », a indiqué le Dr Sawadogo. En 2016, le Burkina Faso avait enregistré 9,8 millions de cas dont 4.000 décès. Afin de « contenir » la maladie, le PNLP burkinabé s’est doté d’un plan stratégique 2015-2017, avec un investissement de 41 milliards FCFA.
Bénin : augmentation du budget de la santé
Dans le combat contre la malaria, le Bénin affiche une baisse des cas de paludisme avec un taux actuel de 14,6 % contre 17% en 2012, selon les chiffres publiés par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) du Bénin. A cela vient s’ajouter une baisse du taux de mortalité qui est passé de 1,4 pour 1000 en 2012 à 0,8 pour 1000 en 2016. Ces progrès constatés devront être renforcés dans les années à venir par la promesse faite par le gouvernement de Patrice Talon de porter à 15 % la part alloué au secteur de la santé dans le budget national.
Côte d’Ivoire : gratuité des soins
En Côte d’Ivoire le gouvernement vient de poser un nouvel acte dans la lutte contre la pandémie en annonçant à la mi-avril la « gratuité » pour les soins contre le paludisme simple dans les structures de santé publiques. Une mesure qui concerne toutes les tranches d’âges. A la différence de la forme sévère, le paludisme simple ne nécessite pas d’hospitalisation.
Première cause de mortalité en Côte d’Ivoire, le paludisme suit la même tendance baissière constatée ailleurs en Afrique subsaharienne. Entre 2014 et 2016, le nombre de morts en Côte d’Ivoire est passé de 4077 à 3705 selon les chiffres du PNLP local. S’y ajoute aussi que la prévalence hospitalière du paludisme a chuté de 50,17% en 2011 à 33% en 2015. Soit une baisse de 17 points en quatre ans.
Guinée : nette baisse de la prévalence
Cette 10ème édition de la journée mondiale contre le paludisme, a été saisie par le ministre guinéen de la Santé, Abourahmane Diallo, pour annoncer une nette baisse du taux de prévalence. Selon M. Diallo, cité par la presse locale, la Guinée a aujourd’hui un taux de prévalence de 15% contre 44% en 2012. Soit une baisse de 65% acquise en quatre ans.
En dépit de ces chiffres optimistes, il reste que cette pathologie représente toujours « la première cause de consultation et de décès » dans les différentes régions du pays.
Ghana et Nigeria : les mêmes tendances
Par contre au Ghana, le nombre de cas est passé de 9 à 6 millions entre 2013 et 2016, selon les chiffres du Programme national de contrôle du Paludisme (NMCP, sigle en anglais) consulté par Ouestafnews.
Les décès dus au Paludisme ont connu une baisse passant de 2985 à 2137 entre 2013 et 2015, toujours selon, le NMCP.
Pays le plus peuplé du continent africain, le Nigeria enregistre annuellement près de 80 millions de cas, selon l’ambassade des Etats-Unis à Abuja. En marge de la célébration de la journée mondiale contre le paludisme, le gouvernement américain a annoncé avoir investi sur ces sept dernières années, 420 millions de dollars, dans la lutte que mène le Nigeria contre le paludisme dont 75 millions de dollars pour la seule année 2017.
Sénégal : baisse du taux de mortalité
Les autorités sénégalaises se sont de leu côté réjouies de la baisse du taux de mortalité lié au paludisme qui tourne aujourd’hui autour de 3% selon les chiffres du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP).
Au cours de l’année 2016, 8 millions de MII ont été distribués à travers le pays. Toutefois, selon le constat des observateurs, des efforts supplémentaires doivent être consentis dans les zone sud et est du pays qui concentrent 45% des cas et la plupart des décès.
Chimio-prévention et recherche d’un vaccin
En 2017, l’OMS a réitéré l’importance de la chimio-prévention notamment en l’endroit des pays du Sahel pour combattre le paludisme saisonnier.
Il existe déjà un traitement préventif, adopté par plus de la moitié des pays ouest africains (Burkina Faso, Gambie, Sénégal, Guinée, Guinée-Bissau, Mal, Niger, Nigéria, Sénégal Togo). Ce traitement a donné la preuve de son efficacité en permettant de réduire d’environ 75% les nouveaux cas de paludisme sévère chez le jeune enfant, indique l’OMS dans un communiqué.
La lutte contre le paludisme c’est aussi une intensification de la recherche d’un vaccin, après des tests effectués au Mali en 2016 par le laboratoire américain Sanaria, le Ghana a été choisi par l’OMS en compagnie du Kenya et du Malawi pour tester dès l’année prochaine un potentiel vaccin dénommé Mosquirix ou encore RTS,S, développé par la compagnie pharmaceutique américaine GlaxoSmithKlein.
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