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Mali : rébellion, insécurité… le Nord inquiète toujours

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« La violence reste contenue, mais les ingrédients d’une déflagration plus large sont présents », souligne une analyse de l’Ong International Crisis group (ICG), qui appelle l’Etat malien a poursuivre avec plus de vigueur sa politique de réconciliation nationale.

Dans son analyse, publiée le vendredi 10 janvier 2014, l’ICG estime que « la situation au Nord s’est à nouveau tendue fin 2013 et l’insécurité prend des formes multiples : banditisme armé, reprise des attaques jihadistes, violences intercommunautaires et incidents réguliers entre forces maliennes et groupes armés ».

Le Nord du Mali, a vécu pendant une année, sous l’occupation de divers groupes armés, finalement vaincus en janvier 2013 suite à une intervention militaire de la France et des forces africaines.

Après cette période de chaos, marquée aussi par un coup d’Etat militaire, le Mali a renoué, dans un calme relatif avec l’ordre démocratique symbolisé par l’élection du président Ibrahim Boubacar Keita en août 2013, suivie par l’organisation d’élections législatives.

Le gouvernement malien tarde pour l’instant à démontrer sa capacité à restaurer les services de base au Nord, pis encore, « au-delà du manque de moyens, il a perdu sa crédibilité auprès d’une large partie des populations de ces régions, même si la majorité ne soutient pas le projet séparatiste ou autonomiste des groupes armés » déplore ICG.

En soutenant, plusieurs candidats issus ou proches des groupes armés, constate ICG, le président Keita, semble renouer avec un approche « clientéliste » du problème au nord, à l’image des régimes précédents qui gouvernait le Nord en échanges de prébendes.

« Cette politique peut ramener de la stabilité à court terme mais elle contribue peu aux nécessaires réformes de la gouvernance dans le septentrion malien… Par ailleurs, elle avive les tensions au sein des groupes armés», indiquent les analystes de l’ICG qui craignent que certains groupes ne reprennent les armes.

Le Nord du Mali, est le berceau de la rébellion touareg du Mouvement national de l’Azawad (MNLA).
Selon les termes de l’accord de Ouagadougou, signé par ce mouvement avec l’Etat malien, des négociations « inclusives » devraient s’ouvrir 60 jours après l’élection présidentielle.

Aujourd’hui ce délai a expiré et l’incertitude actuelle est « dangereuse » juge ICG qui estime que « la communauté internationale doit user de son influence pour amener les acteurs à tenir leurs engagements ».

Les inquiétudes de ICG, trouve aussi un écho dans le dernier rapport des Nations-Unies sur la situation au Mali. Dans ce texte publié début janvier 2014, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon juge « précaires » les conditions de sécurité dans le nord du Mali.

La zone a été récemment marquées par la recrudescence des attaques « terroristes », à la suite desquelles des civils et des membres des forces de sécurité ont perdu la vie.

Selon le secrétaire général de l’Onu, le Nord c’est aussi une préoccupation humanitaire, avec près d’un d’un demi-million de personnes déplacées et 1,4 million de personnes qui ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence.


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