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Mourides et Yorubas, maîtres du commerce transfrontalier ouest-africain

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Les Yorubas sont l’une des ethnies les plus importantes (quantitativement) et les plus urbanisées d’Afrique subsaharienne, soulignent une étude commanditée par la Banque mondiale et parvenue à Ouestafnews. Les Yorubas mènent leurs activités commerciales dans les trois pays où ils ont leur racines, mais aussi au Niger, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, etc.

Aujourd’hui, « les Yorubas sont restés au cœur d’un vaste réseau commercial international informel, en Afrique de l’Ouest », concluent les auteurs de l’étude intitulée : « Les entreprises informelles de l’Afrique de l’Ouest francophone ». Elle indique que les Yorubas s’activent dans le commerce des produits cosmétiques, des pièces de rechange automobile, etc.

De son côté, « la confrérie islamique mouride joue un rôle majeur dans le secteur informel au Sénégal et en Gambie. Elle a développé un réseau commercial international couvrant la totalité de l’Afrique de l’Ouest », rapporte le document, après une enquête menée notamment au Sénégal, au Bénin et au Burkina Faso.

Les auteurs de l’étude constatent que « leur solidarité de groupe et leur exceptionnelle éthique du travail ont favorisé une transition sociale remarquable des mourides, les faisant passer de simples producteurs ruraux d’arachide à l’un des groupes commerçants urbains les plus dynamiques en Afrique de l’Ouest ».

Le mouridisme est une confrérie musulmane du Sénégal datant de la seconde moitié du XIXe siècle, qui a été fondée par Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), un érudit sénégalais qui fut exilé au Gabon puis en Mauritanie par l’administration coloniale, avant de rentrer dans son pays en 1912.

En plus de la culture de l’arachide dans les campagnes, « les mourides ont pu générer un nouvel ensemble de relations et d’activités économiques dans les villes », ajoutent-ils.

Selon l’étude, « le marché Sandaga (à Dakar) est le centre de gravité des activités commerciales des mourides au Sénégal et, en fait, dans le monde », où ils vendent « un assortiment varié de produits ».

« En plus de l’Afrique, les réseaux commerciaux des mourides s’étendent à l’Europe, à l’Asie et à l’Amérique du Nord. Ceux des yorubas sont quant à eux davantage confinés dans la sphère ouest-africaine », affirme le document. Les commerçants mourides sont aujourd’hui présents à New York (Etats-Unis d’Amérique), à Jeddah (Arabie Saoudite), à Hong Kong et en Chine, où ils s’activent dans le commerce de produits cosmétiques et électroniques.

Parlant des deux groupes sociaux, l’étude signale par ailleurs que « les principaux marchés, tels que Touba et Sandaga (Sénégal), et Dantokpa (Bénin) sont largement hors de portée pour l’Etat, ce qui permet à ces groupes de se livrer à la contrebande et à l’évasion fiscale, au nez et à la barbe des autorités ».

Dantokpa est présenté par les auteurs comme le plus grand marché à ciel ouvert d’Afrique de l’Ouest.


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