Des décès, qui selon les auteurs, sont dans la plupart des cas «évitables» surtout chez des patients jeunes qui présentent souvent assez peu de risques.
Un état des lieux qui donne une position peu enviable au continent où «le risque de mourir d’une complication post-opératoire est deux fois plus important par rapport au reste du monde».
Ce texte précise en effet que sur le continent un patient sur cinq meurt, suite à une intervention chirurgicale.
«L’étude sur les résultats des opérations chirurgicales en Afrique» a été menée sur un échantillon de 11442 patients dans 247 hôpitaux choisis à travers 25 pays.
Pour ce qui est de l’Afrique de l’ouest, le Sénégal, la Gambie, le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria, le Mali et le Niger ont fait partie du lot.
Absence de ressources humaines
Le sempiternel problème de ressources humaines qualifiées et disponibles revient souvent dans les études sur la santé publique en Afrique. Et c’est encore le cas ici.
En outre, au regard des conclusions tirées par les auteurs de l’étude sur les opérations chirurgicales, ce manquement est couplé à un déficit de données chiffrées consécutif à l’absence d’études suffisantes sur la pratique chirurgicale.
«Sur le continent, les données sont très faibles, ce qui rend d’autant plus urgent la conduite d’études épidémiologiques sur les résultats péri-opératoires », lit-on dans le texte.
De l’avis des spécialistes impliqués dans cette étude, pour alléger le taux de mortalité, il urge de bien étudier et de documenter les risques potentiels avant et pendant les interventions.
Au-delà du déficit de ressources humaines et matérielles, la mortalité post-opératoire est aggravée par la situation d’urgence dans laquelle interviennent les spécialistes en Afrique.
En Afrique subsaharienne, la césarienne représente un tiers des interventions chirurgicales, renseigne l’étude qui signale en même temps le faible ratio chirurgiens/population.
Selon l’Ordre des médecins du Sénégal, le Sénégal par exemple ne comptait, en 2015, que 400 chirurgiens-dentistes sur une population de 14 millions d’habitants.
Un fait relevé dans l’étude qui fait écho à une remarque récurrente des médecins qui ne cessent de déplorer le fait que l’essentiel des patients arrivent tardivement dans les hôpitaux.
«Une stratégie continentale sur la promotion des soins péri-opératoires de qualité pourrait permettre de limiter fortement le nombre de décès suite à une intervention chirurgicale », relèvent les auteurs de l’étude.
Le document mentionne qu’à travers le monde, 5 milliards de personnes vivant en majorité dans les pays en développement n’ont pas accès à une chirurgie sûre et financièrement abordable. Pour combler ce gap, 143 millions d’interventions doivent être pratiquées chaque année.
MN/AD
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