M. Rawlings aura comme mission de mener « un travail de plaidoyer visant à mobiliser davantage le continent et le reste de la communauté internationale pour qu’elle assume pleinement ses responsabilités et contribue plus activement à la quête de la paix, de la sécurité et de la réconciliation en Somalie », affirme l’UA qui a déjà déployé des troupes dans ce pays d’Afrique de l’Est, mais sans parvenir à y ramener la paix.
Le président Ghanéen John Atta Mills a salué cette nomination comme « étant un motif de fierté pour tout le peuple ghanéen », ajoutant que ce choix porté sur M. rawlings pour faciliter la paix dans « la zone de conflit, la plus délicate en Afrique, constitue une marque reconnaissance du courage et du statut qu’occupe l’ancien président dans le continent ».
L’ex-président ghanéen, a certes su placer son pays sur la voie démocratique, mais selon les
analystes en prenant en charge le difficile dossier somalien il se lance dans une aventure hautement plus compliquée où les chances de succès restent minimes.
Volontariste à souhait, l’ex président ghanéen qui affirmait lors d’un colloque, tenu récemment à Abuja sur le cinquantenaire des indépendances, que « les Africains méritent beaucoup plus de leurs leaders et nous ne devons pas les laisser tomber », aura certainement avec la Somalie un cas pratique pour appliquer ses recettes.
Mais il reste que sa nomination intervient dans un contexte très difficile pour la mission et le gouvernement fédéral somalien marqué par une recrudescence des attaques perpétrées par les Shebab (mouvements islamistes armés) pour le prendre le contrôle de la capitale Mogadiscio. Pourtant, l’Union africaine est bien présente depuis des années en Somalie sans avoir réussi à y ramener la paix.
Cette présence de l’organisation continentale est surtout symbolisée mission de l’Union africaine (UA) en Somalie, généralement appelée Amisom (acronyme de l’anglais African Union Mission in Somalia, créée en janvier 2007 ), est une mission régionale de maintien de la paix menée par l’Union africaine avec l’aval de l’Organisation des Nations Unies (Onu).
Elle compte actuellement près quelque 5700 soldats, selon des chiffres disponibles sur l’encyclopédie en ligne Wikipedia.
L’Amisom été mise en place avec comme rôle de soutenir le gouvernement fédéral de transition, mettre en œuvre une stratégie de sécurité nationale, former les forces de sécurité somaliennes et contribuer à créer un environnement sûr pour la distribution de l’aide humanitaire. Plus de trois ans après, elle peine à atteindre cet objectif.
L’État somalien naît de la fusion des colonies italiennes (Somalia) au Sud et britannique au Nord (Somaliland) a acquis son indépendance en 1959, selon des recherches effectuées par Ouestafnews.
Depuis le premier 1969 date du premier coup d’Etat opéré par le colonel Mohamed Siad Barré, la Somalie vit une profonde instabilité politique et sociale. Depuis 1991 date de la destitution de Barré, le pays est sans administration centrale.
En 1993, l’opération américaine « Restore Hope » (rendre l’espoir) menée sous l’aval de l’Onu par le gouvernement de Bill Clinton dans le pays s’est soldée par un échec, près d’une vingtaine de soldats américains et des centaines de somaliens y ont perdu la vie.
Aujourd’hui le pays est dominé par un groupe islamiste appelée « les Shebab » favorable à l’instauration de la loi islamique (charia) qui s’oppose par les armes au gouvernement fédéral de transition dirigé par Sharif Cheikh Ahmed, soutenu par les forces de l’Amisom.
La force de frappe de ces derniers inquiète la communauté internationale. En plus des attaques très meurtrières sur le sol somalien, ils ont revendiqué un double attentat dans la capitale ougandaise Kampala qui a fait 74 morts en juillet 2010, une opération destinée à « punir » l’Ouganda qui a fourni prés de la moitié du contingent de l’Amisom.
Le président Ougandais Yowéri Museveni plus que jamais engagé dans le conflit s’est dit prêt à fournir 20.000 soldats supplémentaires que la communauté internationale juge nécessaire pour venir à bout des « Shebab » et ramener la paix en Somalie.
Le président Rawlings, un ancien militaire, a été président du Ghana d’abord en 1979 et entre 1981 et 1993. Il est reconnu à l’étranger pour avoir posé les jalons du progrès démocratique actuellement constaté au Ghana en limitant le nombre de mandats à deux et en acceptant de céder volontairement la présidence à l’issue de son dernier mandat.
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