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Terrorisme : la Côte d’Ivoire touchée à son tour, qui pour enrayer la série ?

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Ouestafnews – Après Bamako, Ouagadougou, la Côte d’Ivoire a été durement touché par une attaque terroriste revendiquée par Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), un groupe armé actif dans le Sahel depuis 2012. Un énième attentat meurtrier qui met à nu la faiblesse sécuritaire des Etats d’Afrique de l’Ouest.

Bilan du carnage : 16 morts dont 14 civils. L’attaque a lieu en milieu de journée le dimanche 13 mars 2016, dans trois hôtels de la ville balnéaire de Grand Bassam (à 40 km d’Abidjan). Les premiers décomptes font aussi état d’une vingtaine de blessés.

L’attaque de Bassam, qui a ébranlé la Côte d’Ivoire est la dernière en date d’une série qui secoue la sous-région ouest africaine et qui a débuté en novembre 2015 à Bamako où une attaque à l’hôtel Radisson, revendiqué tour à tour par Le groupe Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar et le Front de Libération du Macina (FLM) avait fait 20 morts.

Deux mois plus tard, c’était au tour Ouagadougou, la capitale burkinabè, d’enregistrer la folie meurtrière des terroristes, qui ont tué au total 30 personnes, le 15 janvier 2016. A chaque fois, le mode opératoire est presque le même avec in fine d’importantes pertes en vies humaines.

Trop de paroles et faiblesse sécuritaire

Si les chefs d’Etat de la sous-région rivalisent d’ardeur dans la condamnation d’actes « lâches », « barbares », après chaque attaque, il reste que sur le terrain l’efficacité de leurs actions est sujette à caution.

Bien qu’il soit très difficile de faire face à cet ennemi imprévisible qu’est le terrorisme, on sait tout de même qu’après Ouagadougou, les terroristes qui sont dans un logique d’élargissement de leurs champs d’action, jusqu’ici cantonné dans le nord du Mali, avaient clairement menacé de sévir ailleurs.

Après le Mali, et le Burkina Faso, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, deux autres maillons importants du giron français en Afrique étaient visiblement dans le collimateur, selon les spécialistes.

D’où la frénésie sécuritaire constatée dans la capitale sénégalaise, les semaines qui ont suivi l’attaque de Ouagadougou, avec un filtrage des allés et venues dans les grandes hôtels et la multiplication des contrôles d’identités dans les rues et les postes frontières.

Aujourd’hui, on constate que les attaques de Bamako, Ouagadougou et Bassam ont eu lieu à deux mois d’intervalles. Ce qui renseigne sur la grande mobilité des terroristes, à coup sur facilitée par la faiblesse de systèmes de renseignements et le dispositif de prévention apparemment très insuffisant.

Initiatives sous régionales ?

Pris individuellement, les Etats sont visiblement peu outillés et la coopération entre eux constituent pour certains observateurs une nécessité, étant donné la mobilité des acteurs terroristes dans l’espace ouest africain qui consacre la libre circulation des biens et des personnes.

Sur ce terrain, on dénote certaines initiatives comme le G5 (crée en février 2014) un cadre de coordination dans le domaine sécuritaire au Sahel qui regroupe le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso et le Tchad.

Le 21 Novembre 2015, alors que le G5 tenait son second sommet à N’Djamena, l’attaque de Bamako battait son plein et en réponse à la tragédie, la mise en place d’une force conjointe fut annoncé sur place. Effet d’annonce ? Une promesse qui rappelle, le Task Force internationale (Nigeria, Cameroun, Bénin, Tchad) contre Boko Haram, dont on attend en vain le déploiement sur le terrain.

A l’heure où certains appellent à l’élargissement du G5 aux autres pays de la sous région, il reste clair que la multiplication des sommets entre chefs d’Etat et leur discours intempestifs est loin de neutraliser la montée en puissance des groupes terroriste, qui semblent avoir la latitude de frapper où ils veulent et quand ils le souhaitent.

Après Bamako, Ouagadougou et Bassam, un défi colossal se pose désormais au quotidien pour les gouvernements d’Afrique de l’ouest : à tout prix empêcher Aqmi, Al-Mourabitoune ou d’autres illuminés de frapper encore.


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