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Togo : bras de fer entre presse et pouvoir

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Ces protestations  du monde de la presse interviennent dans un contexte préélectoral tendu, marqué par des manifestations à répétition de la société civile, qui durent depuis avril 2012.
 
Le projet de loi à l’origine de la colère des journalistes adopté par le parlement prévoit un renforcement du pouvoir de sanction de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), l’organe de régulations des médias au Togo.
 
Les modifications apportées permettent désormais à la Haac, en cas d’infraction à la loi, de suspendre provisoirement un média de presse écrite ou audiovisuelle ou alors de lui retirer définitivement son autorisation d’exploitation.
 
Pour manifester leur colère, les journalistes togolais qui sont rendus au siège du parlement le jour de l’adoption de la nouvelle loi, pour dénoncer la mesure. Mais leur tentative de rassemblement a été entravée par les forces de l’ordre, selon la presse togolaise.
 
En avril 2012 déjà, plusieurs journalistes couvrant les manifestations anti-pouvoir avaient vu leur matériel confisqué par les forces de l’ordre.
 
Ces actions reflètent un certain durcissement du régime de Faure Gnassingbe à l’approche des législatives du 24 mars 2013.
 
Arrivé au pouvoir  à la suite d’une élection présidentielle marquée par une grande violence, le président Faure a succédé à son père le général Etienne Eyadéma Gnassingbé décédé en 2005 après 38 ans de règne sans partage dans ce petit pays d’Afrique de l’ouest.
 
Le renforcement des pouvoirs de la Haac considéré comme une entorse à la liberté de la presse vient réchauffer davantage le front social, déjà rythmé par les manifestations du Collectif Sauvons le Togo (CST), une coalition de forces opposées au régime en place. 
 
Depuis sa création en avril 2012, ce mouvement qui rassemble des organisations de la société civile et des partis politiques d’opposition anime le terrain de la contestation, dénonçant les modifications opérées sur le code électorale, qui « hypothèquent » selon lui toute chance d’avoir des élections libres et transparentes.
 
Aujourd’hui, plusieurs membres de la CST sont mis aux arrêts, soupçonnés d’être derrière la  série d’incendies ayant ravagé les principaux marchés de Lomé, en janvier 2013.
 
Le pays, a été épinglé par le rapport 2012 d’Amnesty international qui dénonce des cas de tortures et d’arrestations et de répressions sur les manifestants.
 
Dans une lettre au premier ministre togolais Ahoomey Zunu, Reporters Sans Frontière (RSF, ONG basée en France), souligne la contradiction entre ce texte et la constitution togolaise qui  dispose que « l’interdiction de diffusion de toute publication ne peut être prononcée qu’en vertu d’une décision de justice ».
Voir aussi:

Togo: la brèche s’élargit, la violence s’installe
Entretien avec Zeus Adjavon:


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