L’objectif principal de cette mission était de procéder, avec toutes les parties prenantes à la crise que connaît la Guinée-Bissau, à l’évaluation de la mise en œuvre des Accords de Conakry et de Bissau, aux fins d’en rendre compte aux prochaines réunions statutaires de la CEDEAO qui se tiendront à Abuja (Nigeria) du 12 au 16 décembre 2017.
Outre le Chef de la diplomatie Togolaise, cette délégation de haut niveau, comprenait également le Ministre d’Etat, Secrétaire Général à la Présidence de la République de Guinée, représentant le Médiateur de la CEDEAO pour la Guinée-Bissau, le Représentant du Ministre en charge des Affaires Etrangères de la République du Sénégal ainsi que le Président de la Commission de la CEDEAO.
Au terme des rencontres et échanges qu’elle a eus avec les différentes parties prenantes de la crise, et en attendant les décisions qui découleront du compte rendu qui sera fait au Conseil des Ministres et à la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, la délégation :
1- Constate que les trois (3) mois accordés aux Autorités bissau-guinéennes lors du Sommet de Monrovia, en juin 2017, pour mener des consultations internes en vue d’une solution consensuelle à la crise sont arrivés à échéance le 3 septembre 2017, sans résultat. Note par ailleurs que l’engagement pris par les Autorités bissau-guinéennes à ce Sommet de présenter un plan de sortie de crise n’a pas été respecté ;
2- Exprime sa profonde préoccupation face à la crise politique persistante dans le pays et les manifestations, les répressions policières qui en découlent ;
3- Exhorte les parties à respecter les libertés publiques notamment le droit de manifester pacifiquement ;
souligne la nécessité urgente pour les parties prenantes bissau-guinéennes d’œuvrer résolument à la mise en œuvre effective des Accords de Bissau et de Conakry ;
4- appelle tous les dirigeants politiques de la Guinée-Bissau, y compris le Président de la République, le Président de l’Assemblée Nationale et les dirigeants des partis politiques à faire preuve de grande retenue, du sens de l’Etat et de responsabilité et à respecter la Constitution du pays en vue de parvenir à une solution à l’impasse politique actuelle qui compromet les avancées fragiles sur la voie de la consolidation de la Paix et de la Stabilité en Guinée-Bissau ;
5- souligne également l’importance que revêt l’organisation d’élections libres, justes et crédibles dans les délais prévus par la Constitution et, à cet égard, exhorte tous les acteurs bissau-guinéens à placer les intérêts suprêmes de leur pays et de leur peuple au-dessus de toutes autres considérations et de commencer à œuvrer à la création de conditions propices au bon déroulement des élections législatives en 2018 ;
6- réserve la décision relative à l’application des sanctions collectives et individuelles et le maintien ou le désengagement des Forces de la Mission Militaire de la CEDEAO (ECOMIB) à l’appréciation que feront les Chefs d’Etat et de Gouvernement du compte rendu de cette mission à l’occasion de leur 52ème Sommet qui aura lieu à Abuja le 16 décembre 2017 ;
7- félicite les Forces de défense et de sécurité de la Guinée-Bissau pour leur position de neutralité à l’égard des acteurs politiques et les encourage à demeurer dans cette position républicaine ;
8- Note avec satisfaction le niveau et la qualité de la collaboration de notre organisation régionale avec les Nations unies, l’Union africaine, l’Union européenne et la CPLP
Fait à Bissau, le 2 décembre 2017