Ce rapport met un bémol aux discours optimistes de ces dernières années émis par par diverses sources et qui affirment tous que le « temps de l’Afrique a sonné », véhiculés par des institutions comme la Banque mondiale (B.M) dont les critères sont plus basés sur les intérêts des grandes multinationales que sur le niveau de vie et la satisfaction des besoins des populations locales.
Cette faible « qualité » de la croissance africaine est « aggravée par la mauvaise qualité des relations économiques de l’Afrique, aussi bien entre pays africains qu’avec les autres pays (non africains », soulignent les auteurs du rapport.
« La tendance de l’Afrique à exporter des marchandises à l’état brut et d’importer des produits manufacturés persiste alors qu’elle lui est défavorable », déplore l’APP qui selon son site web est constitué d’experts africains de divers horizons qui mettent ce travers sur le compte la concentration des Investissement directs étrangers (Ide) sur les industries extractives et la soif de matières premières des pays émergeants.
Cette fixation sur les matières premières africaines est d’ailleurs un des reproches faits aujourd’hui par divers lobbies occidentaux à la Chine, désormais un des grands plus grands partenaires commerciaux du continent, alors que ces mêmes pays pendant cinq décennies ont opéré de la même manière et continuent de le faire.
En Afrique, « à l’exception de l’Egypte, de la Tunisie et de l’Afrique du sud où les industries manufacturières et les services représentent 83% du Pib (Produit intérieur brut) commun, les secteurs hors extractions et les industries compétitives restent fortement sous-développées », souligne le rapport.
Entre autres facteurs responsables de cette faible qualité de la croissance qui « retarde les perspectives de développement » en Afrique, les auteurs relévent aussi la faiblesse des échanges économiques entre pays africains.
« La lenteur de l’intégration régionale, le manque d’infrastructures inter(connectées) et les complémentarités de ressources et de production insuffisantes entre les pays limitent le commerce intra-africain à 10% des exportations totales », alors qu’au sein de l’Association des nations de l’Asie du sud-est (Anase) et au niveau des pays de l’Accord de libre échange nord américaine (Alena), ce chiffre représente respectivement d’après la même source, 60% et 56% du total des exportations.
Malgré tout, les économies africaines ont connu une reprise relativement rapide après la crise économique et financière mondiale. On attend ainsi une croissance de 5,5% sur le continent en 2011 et 5,8% en 2012.
Mais la nature de cette croissance selon la publication « influe peu sur l’emploi et les niveaux de revenus car étant mené par les secteurs d’extraction à fortes intensité capitalistique ». Sous ce rapport « il n’est guère surprenant, relève l’APP, que malgré une décennie de croissance économique, la pauvreté reste très répandue sur tout le continent et que seulement un pays, le Cap-Vert parmi les 34 pays d’Afrique moins développés soit parvenu à s’élever de cette catégorie… ».
Au chapitre des recommandations le rapport 2011 de Africa Porgress Panel appelle les gouvernements africains à construire un partenariat beaucoup plus favorable au continent avec les bailleurs, la société civile, le secteur privé et les donateurs internationaux,
Ces partenariats peuvent être consolidés en mettant l’accent sur les besoins prioritaires en matière de développement, sur l’intégration régionale afin de disposer de marchés plus importants, en mettant à contribution les ressources humaines de la diaspora pour combler les lacunes en matières de capacités…
Présidé par l’ex- Secrétaire général de l’Organisation des nations unies (Onu), le Ghanéen Kofi Annan, l’Africa Progress Panel, selon son site internet, a été mis en place « afin de veiller à ce que les engagements de la communauté internationale à l’égard de l’Afrique soient honorés, particulièrement ceux formulés lors du sommet du G8 de Gleneagles et dans le rapport de la Commission sur l’Afrique de 2007 ».
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