« La sécurité alimentaire mondiale est confrontée à des défis de plus en plus importants, comme la hausse et la volatilité des prix alimentaires, l’augmentation du coût de l’énergie et le changement climatique ; nous ne pouvons donc pas nous permettre d’en rester au stade des bonnes intentions », a clamé Fan Shenggen, directeur général de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (Ifpri) dans une déclaration transmise à Ouestafnews.
« Plus que partout ailleurs, ces questions sont pertinentes en Afrique subsaharienne où l’agriculture représente 30 à 40 % du Produit Intérieur Brut », a-t-il ajouté.
Cet appel est lancé alors que sur l’ensemble des marchés mondiaux les prix des denrées alimentaires, fortement tributaires de la production agricole, connaissent une forte hausse.
Passant en revue les engagements antérieurs pris par les gouvernements africains en la matière, le directeur de l’Ifpri souligne que moins d’une demi douzaine de pays ont respecté les engagements du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA), annoncé depuis 2003. Dans ce programme la plupart des Etats africains s’étaient engagés à allouer au moins 10 % de leurs budgets nationaux à l’agriculture. De leur côté, les bailleurs de fonds internationaux avaient promis de consacrer 20 milliards de dollars à l’agriculture et à la sécurité alimentaire lors du sommet du G8 de 2009 tenu en Italie.
« Historiquement, les gouvernements africains ont dépensé bien moins pour l’agriculture que leurs homologues d’autres pays en développement, et le moment est venu d’inverser cette tendance », souligne Fan Shenggen qui met en exergue « la prouesse des pays d’Asie de l’Est et du Pacifique et de l’Asie du Sud, qui ont respectivement augmenté leurs dépenses publiques agricoles de 86 % et 65 % entre 2000 et 2007 alors que celles de l’Afrique subsaharienne durant la même période n’a augmenté que de 47 % ».
« Si les dirigeants du G8 prennent leur partenariat avec l’Afrique au sérieux ils doivent s’assurer (…) que les pays africains ont toutes les chances de tirer profit de l’immense potentiel de l’agriculture, et dans un premier temps, veiller à ce que les engagements antérieurs soient honorés », plaide le responsable de l’Ifpri.
Cet institut qui a son siège à Washington aux Etats-Unis se définit comme un centre de recherche visant à trouver des solutions durables pour éradiquer la faim et la pauvreté. Il est le fruit d’ une alliance entre une soixantaine de pays, des fondations privées, des organisations internationales. Le 17 mai 2011, cet institut à ouvert une bureau pour l’Afrique de l’ouest à Dakar au Sénégal.
Voulez-vous réagir à cet article ou nous signaler une erreur ? Envoyez-nous un message à info(at)ouestaf.com.