Ouestafnews – La lutte contre le cancer sur le continent africain souffre de l’inégalité dans l’accès aux soins et d’un déficit dans la prévention, selon le rapport mondial sur le Cancer publié conjointement ce mardi 4 février 2020 par l’Organisation mondiale de la Santé et le Centre international de recherche sur le cancer (CICR).
En Afrique les cancers féminins restent prédominants, notamment le cancer du sein qui est le plus répandu après le cancer du col de l’utérus.
Toutefois, le rapport de l’OMS sur la situation mondiale du cancer précise que «le cancer du col de l’utérus qui peut être prévenu fait plus de morts que le cancer du sein». Une situation qui s’explique par «la rareté sur le continent des services de prévention, de détection précoce et de traitement».
La prévalence et la mortalité du cancer du col de l’utérus sont, respectivement, deux fois et trois fois plus importantes dans les pays en développement par rapport aux pays du nord, rappelle l’OMS qui souligne l’importance du facteur «pauvreté» dans l’analyse internationale de la prédominance de ces deux types de cancers féminins.
Toutefois, d’après certains spécialistes on peut éradiquer le cancer du col de l’utérus rien qu’avec la vaccination. Comparé à l’Europe et l’Amérique, la prévalence du cancer en général reste faible sur le continent africain mais c’est la mortalité qui pose problème.
Plus d’un million de nouveaux cas
Sur les 18 millions de nouveaux cas de cancers recensés à travers le monde en 2018, l’Afrique en détient 1.044000 million soit 5,8%. Chez les hommes, le cancer de la prostate est le plus répandu suivi du cancer du foie.
«Bien que la prévalence soit faible par rapport au reste du monde, la lutte contre le cancer n’occupe pas une place de choix dans l’agenda en Afrique, la priorité étant placée sur d’autres besoins», souligne le rapport.
Cette situation d’après l’OMS s’explique en grande partie par le fait que ces pays ont dû consacrer des ressources sanitaires, limitées, à la lutte contre les maladies infectieuses et à l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, et que les services de santé ne sont pas équipés pour prévenir, diagnostiquer et traiter les cancers.
«En 2019, plus de 90 % des pays à revenu élevé ont indiqué que leur système de santé publique disposait de services complets de traitement du cancer, contre moins de 15% pour les pays à faible revenu», souligne le document de l’OMS.
Pour l’organisation onusienne, il y a «nécessité de renforcer les services de lutte contre le cancer dans les pays à revenu faible ou intermédiaire».
Si les tendances actuelles se poursuivent, le monde connaîtra une augmentation de 60% des cas de cancer au cours des deux prochaines décennies.
«Lorsque les individus ont accès aux soins primaires et aux systèmes d’orientation, il est possible de détecter le cancer à un stade précoce, de le traiter efficacement et de le guérir. Le cancer ne devrait s’apparenter à une condamnation à mort pour personne et nulle part», indique, Ren Minghui, Sous-Directeur général de l’OMS, cité par un communiqué de son organisation.
Pistes d’interventions
Pour une prévention efficace des différents types de cancers, les spécialistes recommandent un certains nombres d’interventions comme la lutte contre le tabagisme, responsable d’après l’OMS de 25% des décès par cancer dans le monde ; de la vaccination contre l’hépatite B pour prévenir le cancer du foie ; de l’élimination du cancer du col de l’utérus par la vaccination contre le papillomavirus humain (PVH).
Le combat contre le cancer passe aussi par le dépistage, le traitement et l’accès aux soins palliatifs.
«Au cours des 50 dernières années, la recherche sur la prévention et le traitement du cancer a enregistré des progrès considérables», estime Dr Elisabete Weiderpass, la directrice du CIRC. Selon elle, la mortalité prématurée a baissé de 20% entre 2000 et 2015 dans les pays développés. En ce qui concerne l’Afrique et les pays à faible revenu en général, la baisse n’a été que de 5%.
Les pays en développement sont appelés à adopter des traitements en tenant compte du coût, de la faisabilité et de l’efficacité.
«Il appartient à chaque État de choisir les thérapies innovantes appropriées, tout en reconnaissant que les traitements établis, dont beaucoup sont très efficaces et abordables, peuvent contribuer à lutter contre le cancer sans entraîner de difficultés financières», préconise l’OMS.
MN/on
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