Ouestafnews – Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont présenté, le 6 septembre 2024, un plan conjoint pour faire face à la propagation en Afrique du Mpox, anciennement variole du singe. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse virtuelle.
Le lancement de ce plan qui vise à coordonner les efforts des pays africains, intervient après que le CDC Afrique a décrété que la maladie est devenue comme « une urgence de santé publique continentale ». Cette décision avait été annoncée le 13 août 2024, suivie de la déclaration, le 14 août 2024, de l’OMS qualifiant, de son côté, la situation d’ « urgence de santé publique de portée internationale ».
Le plan « unifie les actions de toutes les parties prenantes pour une réponse efficace à cette épidémie », a affirmé, lors de cette rencontre virtuelle, le Dr Jean Kaseya, directeur général du CDC Afrique.
Ce plan, selon un communiqué du CDC Afrique diffusé dans la foulée de la conférence de presse, met l’accent sur la surveillance, les tests en laboratoire, la gestion des cas et l’engagement communautaire.
Le budget global de ce plan, couvrant une période de six mois (septembre 2024 à février 2025), s’élève à près de 600 millions de dollars américains. Près de 55 % de ces fonds seront alloués à la lutte contre le mpox dans les 14 pays les plus touchés, ainsi qu’à la préparation préventive dans 15 autres pays, selon le communiqué de CDC Afrique.
Face à la maladie, le CDC Afrique a classé les pays africains en quatre groupes pour mieux gérer l’épidémie de mpox. Le premier groupe comprend les pays où le virus se transmet facilement entre les personnes. Le deuxième groupe est constitué de pays où sont apparus des cas isolés depuis janvier 2022 ou qui ont des animaux porteurs du virus. Le troisième groupe concerne les pays proches des zones où le virus se propage activement et qui doivent donc être mieux préparés. Enfin, le quatrième groupe inclut tous les autres pays qui ne figurent pas dans les trois premiers groupes.
Des actions prioritaires seront mises en place pour chaque catégorie, incluant la surveillance, la prévention et le contrôle des infections, ainsi que la vaccination et la communication des risques.
Depuis le début de l’année 2024, l’Afrique a enregistré un total de 24.851 cas de Mpox, selon le CDC Afrique. Parmi ces cas, 5.549 ont été confirmés, entraînant 643 décès. La région de l’Afrique centrale est la plus touchée avec 22.091 cas confirmés et 639 décès.
La directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti a déclaré que le plan qui vient d’être lancé constitue « une avancée majeure dans la coordination » des actions entre l’OMS Afrique et le CDC Afrique « pour stopper la propagation du Mpox ». Selon elle, une telle démarche permettra de renforcer les capacités des pays et d’assurer une réponse rapide et efficace.
En dehors de l’Afrique Centrale, région la plus touchée, les autres régions commencent à enregistrer de nombreux cas : en Afrique de l’Est, 1.644 cas, mais aucun décès signalé ; en Afrique Australe, 24 cas confirmés et trois décès ; en Afrique de l’Ouest 1.092 cas suspects dont 100 confirmés et un décès.
Dans la région ouest africaine, les quatre pays touchés sont : la Côte d’Ivoire, le Nigéria, le Libéria et la Guinée qui vient d’enregistrer son premier cas confirmé.
Selon le communiqué du CDC Afrique, les cas de Mpox ont augmenté de manière sans précédent sur le continent au cours des trois dernières années. En plus des épidémies liées à la transmission de l’animal à l’humain, la maladie se transmet également entre humains. Cette dernière forme de propagation est souvent due à des comportements à risque.
Face à la montée du fléau, l’OMS Afrique et le CDC Afrique promettent que les agences des Nations Unies, les ONG et la société civile seront impliquées dans le plan et vont collaborer pour une réponse coordonnée à l’échelle continentale. En plus de la lutte contre le Mpox, le plan vise aussi de renforcer les systèmes de santé en Afrique pour mieux faire face aux urgences sanitaires futures.
HD/ts
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