Ouestafnews – Le gouvernement nigérian a échoué à répondre aux besoins spécifiques des filles et jeunes femmes victimes de Boko Haram, estime Amnesty International. L’ONG souligne que malgré certains efforts pour réunir les survivantes avec leurs familles, le soutien reste insuffisant.
Evoquant le sort de ces filles et jeunes femmes, Amnesty international signale, dans un communiqué en date du 11 octobre 2024, que « de nombreuses survivantes ont été détenues illégalement et négligées par les autorités nigérianes », après avoir échappé à Boko Haram.
Pendant plus de dix ans, les filles et jeunes femmes du Nord-Est du Nigeria ont été au cœur de la stratégie de Boko Haram. Capturées, elles étaient souvent forcées à devenir des « épouses » de combattants.
Boko Haram est un groupe terroriste qui sévit dans le Nord du Nigéria depuis 2009.
Amnesty International affirme que ces survivantes veulent désormais « reconstruire leur vie » et demandent un meilleur soutien pour y parvenir.
Les victimes, de retour dans les zones sous contrôle gouvernemental, ont également été confrontées à « des complications de santé, un manque d’accès à l’éducation, ainsi que la stigmatisation et le rejet par leur famille et leur communauté », explique Amnesty International.
Selon la directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty International, Samira Daoud, beaucoup de ces survivantes ont ensuite été « maintenues en détention ou délaissées par le gouvernement ».
En 2014, le groupe terroriste Boko Haram avait kidnappé plus de 250 filles dans une école de Chibok dans le Nord-Est du Nigéria. En février 2021 également, des hommes armés avaient attaqué une école pour filles à Jangebe, dans l’Etat de Zamfara, dans le Nord du pays.
Ce plaidoyer intervient dans le cadre de la campagne #EmpowerOurGirls, visant à garantir aux victimes un accès aux soins de santé, à l’éducation et à des moyens de subsistance en poussant le président du Nigéria, Bola Ahmed Tinubu, à garantir les droits fondamentaux de ces jeunes filles.
Au moment où cet article est écrit, Ouestaf News n’a pas encore vu de réactions du gouvernement nigérian concernant les accusations d’Amnesty International sur le traitement des jeunes filles ayant échappé à Boko Haram.
Cependant, Amnesty International avait indiqué dans son rapport que l’armée nigériane a rejeté les accusations portées contre elle, affirmant respecter les droits humains dans ses opérations et qualifiant les témoignages des survivantes de « non fiables ».
L’organisation de défense des droits humains appelle les autorités nigérianes à respecter ses obligations internationales, notamment les engagements pris dans le cadre de la Convention relative aux droits de l’enfant et la Charte africaine des droits de l’enfant, ratifiés par le Nigéria, en offrant un soutien plus adapté aux survivantes.
Amnesty international exhorte ainsi le gouvernement nigérian à intensifier ses efforts pour venir en aide aux jeunes filles et femmes victimes des abus du groupe terroriste.
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