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Togo : la brèche s’élargit, la violence s’installe

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Répondant à l’appel du Collectif Sauvons le Togo (CST) des centaines, voire des milliers de citoyens descendent dans les rues de Lomé de manière régulière depuis des mois pour protester. Les revendications politiques, portant sur le code électoral et à l’origine des manifestations, ont désormais cédé la place à une revendication plus radicale du mouvement qui demande purement et simplement le départ du président Faure Gnassingbé, excluant toute négociation avec ce dernier.

« Nous nous sommes rendus compte que ce pouvoir n’a pas la volonté de dialoguer », a déclaré à Ouestafnews, le coordonnateur du CST, Zeus Adjavon qui dénonce « une mauvaise foi » du régime en place.

« Le premier ministre (ndlr :Gilbert Fossoun Houngbo) qui a démissionné voulait nouer le dialogue et nous avions accepté avec la mobilisation des chancelleries présentes au Togo et le jour où nous nous sommes mis d’accord sur les conditions, le lendemain il a été poussé à la démission », a-t-il accusé.

Crée en avril 2012, le CST composé de partis politiques et d’organisations de la société civile constitue la tête de pont de cette contestation populaire qui draine des milliers de Togolais dans les rues depuis plusieurs mois.Ces manifestations souvent réprimées par les forces de l’ordre font plusieurs blessés et des arrestations à la pelle.

Au début il s’agissait juste de dénoncer des modifications du code électoral adoptées en mai 2012 par le parlement et « sans consensus » de la classe politique, alors que l’on s’acheminait vers les élections législatives.

Une plateforme publiée sur le site du CST donne un large aperçu des origines de la crise actuelle : cette plateforme dénonce entre autres, la non mise en œuvre des réformes proposées par l’Accord politique Global, signé en août 2006, une année après l’arrivée au pouvoir dans des conditions troubles de Faure Gnassingbé, la crise universitaire, les crimes économiques, les violations des droits humains..

« L’ampleur de ce mouvement est cependant à relativiser car, en 2005, des manifestations avaient déjà été organisées pour protester contre l’arrivée au pouvoir de Gnassingbé fils. Ces mouvements sociaux s’étaient soldés par plusieurs milliers de morts suite à la répression des autorités », commente un article du site d’information Afrik.com.

Cité par le site pro-gouvernemental Republicoftogo.com, Gilchrist Olympio, ancien opposant rallié au pouvoir, joue la carte de la modération.

«Quand vous refusez le dialogue, quand vous refusez de discuter avec vos compatriotes, je crois qu’on peut dire simplement que c’est de l’enfantillage. Il est temps qu’on se retrouve pour garantir le développement », a-t-il notamment affirmé.

De son côté, le CST n’entend pas ralentir sa cadence, d’autres manifestations sont prévues à Lomé et à l’intérieur du pays dans les jours qui suivent.

« De toute façon qu’ils répriment ou ne répriment pas, nous allons continuer de manifester, le peuple est en train d’exprimer son ras-le -bol et nous ne pouvons que l’accompagner», a soutenu Me Adjavon.

Le Togo, petit pays d’Afrique de l’ouest a été dirigé pendant 38 ans par Etienne Eyadéma Gnassingbé, jusqu’à sa mort en février 2005. Il a été remplacé par son fils Faure qui s’est appuyé l’armée et s’est fait élire lors d’un processus électoral chaotique. Le pays qu’on croyait revenu à la normalité a depuis renoué avec les démons de la violence et de la répression qui caractérisent le pays depuis plusieurs décennies.

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