Par AFP

Dans la capitale rwandaise, Kigali, de longues files d’attente se sont formées vendredi matin devant les stations-service, le gouvernement ayant décidé de rationner les ventes de carburant afin d’éviter une rupture des stocks.
"La distribution des produits pétroliers va être assurée de manière rationnelle dans toutes les stations d’essence pour éviter une éventuelle rupture de stock", a annoncé le ministre rwandais du Commerce, Protais Mitali, dans un communiqué diffusé vendredi par la radio nationale.
Au Burundi voisin, qui comme le Rwanda importe la majorité de ses produits pétroliers via Mombasa, port kényan sur l’Océan indien, les premières conséquences de la crise kényane sont attendues en début de semaine prochaine, selon des sources économiques.
La paralysie des centaines de camions citernes – bloqués à Mombasa, à Nairobi et dans les grandes villes du pays en raison de l’insécurité et de nombreux barrages d’émeutiers sur les grands axes routiers – a également affecté l’Ouganda voisin. Le rationnement de la distribution de carburant y a fait s’envoler les prix.
Dans l’une des stations de Kampala, le litre d’essence atteignait 10.000 shillings ougandais, quatre fois le prix pratiqué cinq jours plus tôt. "C’est du vol en plein en jour", lançait un usager excédé.
Cette crise du carburant en Ouganda, pays enclavé, était décrite dans la presse locale comme la pire depuis l’accession au pouvoir du président Yoweri Museveni en 1986.
La pénurie a également poussé à la hausse le prix d’autres produits importés comme le ciment ou l’acier.
De même, l’est de la République démocratique du Congo commençait à pâtir de l’interruption de l’approvisionnement en provenance du Kenya.
A Goma, à Bukavu ou à Mutembo, le prix du litre d’essence à la pompe avait également bondi, de 750 francs congolais ces derniers jours à 1.200 francs vendredi.
Dans la capitale de la province du Nord-Kivu, Goma, deux-tiers des stations essence étaient fermés, les cuves à sec. De longues files d’attentes s’alignaient devant le tiers restant, où le carburant était rationné à vingt litres par véhicule.
Outre ces pays, le sud du Soudan dépend également de Mombasa pour son ravitaillement en produits pétroliers.
Mercredi, l’ONU avait indiqué que la crise kényane perturbait le ravitaillement de ses missions de maintien de la paix en Afrique et des opérations humanitaires qui utilisent le Kenya comme base et pays de transit.
Compte tenu de la situation, les pays de la sous-région envisageaient de faire transiter leurs importations par le port tanzanien de Dar es-Salaam.
Le ministre ougandais de l’Energie Daudi Migereko a ainsi évoqué cette question avec les autorités tanzaniennes cette semaine tandis que le ministre rwandais du Commerce indiquait avoir passé "une commande de quatre millions de litres de fuel depuis la Tanzanie pour tenter de répondre à la crise".
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