Last Updated on 29/08/2012 by Ouestafnews
Les neuf personnes exécutées font partie d’une liste de 47 personnes, toutes condamnées à mort par les tribunaux gambiens et que le président Yahya Jammeh avait en personne menacé de faire exécuter d’ici la mi-septembre.
La nouvelle de l’exécution des neuf condamnés a été confirmé par le ministère gambien de l’Intérieur dès lundi 27 aout 2012 dans un communiqué largement repris par la diaspora gambienne sur les réseaux sociaux.
Lors d’une conférence de presse tenue le 28 août 2012 à Dakar, la Rencontre africaine pour défense des droits de l’Homme (Raddho), la section sénégalaise d’Amnesty International et la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (LSDH) ont conjointement dénoncé l’acte du gouvernement gambien. Elles ont en outre décidé d’organiser une marche le jeudi 30 août 2012, dans la capitale sénégalaise jusqu’à l’ambassade de Gambie, écrit le site Nettali.net
Ces organisations, qui s’activent depuis l’annonce faite par le président Jammeh le 18 août 2012 ont indiqué avoir adressé une requête à la Cour de justice de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) pour crimes contre l’humanité. La Gambie est membre de la Cedeao qui compte 15 pays.
De son côté, l’Onu à travers son rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Christof Heyns, a exhorté mardi le gouvernement de la Gambie à épargner la vie de 39 prisonniers restant, selon un communiqué dont copie a été transmise à Ouestafnews.
« Les exécutions ont été conduites dans le plus grand en secret, loin du public et des familles des condamnés et ne respecteraient pas les obligations de transparence », a expliqué M. Heynes qui souligne que « ces peines ont été prononcées en violation des normes juridiques internationales »,
Pour sa part le président Sénégalais Macky Sall « regrette vivement les exécutions de condamnés à mort intervenues en Gambie, malgré les demandes de clémence adressées aux autorités de ce pays », selon l’agence de presse sénégalaise.
Par ailleurs dans une déclaration publique radio télévisée diffusée le mardi 28 août 2012, le président sénégalais à dénoncé un acte ‘inacceptable » qui compromet les relations de bon voisinage et contraires aux « conventions» diplomatiques internationales. M. Sall, élu en mars 2012 à la tête du Sénégal avait réservé son premier déplacement à l’étranger à la Gambie.
Le Sénégal compte deux de ses ressortissants parmi les personnes exécutées dimanche, et un troisième sur la liste des condamnés à mort.
Dans la liste figurent aussi deux Maliens, deux Nigérians et un Bissau-Guinéen.
Dans une déclaration parvenue à Ouestafnews, la Socio-Economic Rights and Accountability Project (Serap), une organisation de la société civile nigériane a aussi exprimé son indignation.
Le président Goodluck Jonathan « doit agir rapidement afin d’interrompre ces exécutions illégales et arbitraires », a déclaré son directeur exécutif Adetokunbo Mumuni.
La dernière exécution en Gambie, pays qui abrite la commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) remontait à 27 ans. Du côté de la société civile gambienne, l’usage de la peine capitale est perçue comme un « outil » par Yaya Jammeh pour se débarrasser des dissidents.
Ancien lieutenant de l’armée gambienne, auteur d’un putsch contre le président Dawda Jawara en juillet 1994, Yaya Jammeh, a instauré depuis un régime autocratique et répressif, qui lui vaut régulièrement les critiques des défenseurs des droits de l’homme.
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