Last Updated on 18/02/2012 by Ouestafnews
Wade veut-il instrumentaliser la religion ou d’autres identités pour rester au pouvoir ? Si, comme beaucoup le pensent tel est le cas, c’est alors le moment de tirer la sonnette d’alarme pour dire attention à tous, y compris à ceux qui le combattent. C’est une piste très dangereuse. D’autres pays l’ont déjà empruntée avant le Sénégal, avec les résultats que nous connaissons tous.
Refuser ses manœuvres politiciennes devient impératif pour que le Sénégal ne devienne pas une nouvelle victime d’une guerre des religions que ce pays a su, jusqu’ici, éviter. La même intransigeance doit s’appliquer à l’égard de son premier ministre, qui, au moment où le pays entier s’inquiète de la situation dans la partie sud du Sénégal, ose attribuer des patronymes à des « régions ». C’est comme s’il ne se rend pas compte qu’il donne raison à ceux qui prônent le séparatisme, au compte de cette région méridionale. L’un dans l’autre, ces deux démarches pourraient se combiner pour plonger le pays tout entier dans un chaos qui ne laisserait personne indemne.
En un mot, il est urgent de sauver ce pays des dangereuses dérives qui le guettent.
Le peuple doit par conséquent dire non à Abdoulaye Wade, à son premier ministre et à quiconque s’engagerait sur ces pistes de l’instrumentalisation de la religion ou des identités régionales.
Ceux qui combattent Wade ont mille et une raisons de le faire pour ne pas se laisser entraîner dans des débats au relents ethniques, religieux ou identitaires… Il y a diverses raisons objectives de combattre ce président sans avoir à souiller l’intégrité et l’unité nationale sénégalaises.
Si l’on doit combattre Abdoulaye Wade et son gouvernement, ce ne doit pas être parce qu’il y a une grenade jetée (ou tombée par hasard ?) dans un lieu de culte. On doit le combattre parce qu’il a, avec sa famille et son gouvernement, installé la violence dans le pays. Puisqu’en définitive, c’est la « grenade » qui est inacceptable en démocratie. Qu’elle soit jetée sur un bus, au marché, ou en pleine rue, fait aussi mal que si elle est jetée dans une mosquée ou dans une église.
Bref, c’est le principe de l’utilisation de la « grenade », celle de la force physique et de la violence d’Etat, de manière illégitime, dans le débat démocratique qui doit être refusée et dénoncée.
D’autres raisons objectives de combattre Wade sont aisément identifiables. Entre autres, il a dilapidé les biens du pays, promu les médiocres, permis à des corrompus de s’enrichir en toute impunité, violé la constitution, déstabilisé les institutions, installé le mensonge en "valeur" d’Etat (son « waxoon waxeet » ou de l’art de se dédire)…
On ne doit donc pas le combattre parce qu’il est de telle confrérie ou de tel groupe. On doit le combattre parce que sa candidature est illégitime et sa gouvernance médiocre. On doit le combattre parce qu’à 86 ans il ne peut décemment prétendre gouverner une population dont la moyenne d’âge est d’environ vingt ans.
On doit le combattre parce que, partout dans le monde, les peuples clament haut et fort qu’ils étouffent et affirment qu’ils ne peuvent plus s’accommoder de monarques absolus qui règnent de père en fils…
Alors inutile de le suivre lui et son premier ministre sur des pistes sinueuses qui ne peuvent que porter préjudice au Sénégal. Nous avons tous des identités multiples. Osons les porter et les assumer en toute responsabilité et refusons qu’elles soient instrumentalisées, que ce soit par Abdoulaye Wade ou ceux qui comme lui aspirent à gouverner le Sénégal.
*Journaliste sénégalais, Fondateur Ouestaf News
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