AFP
Q: Lamine Diatta, êtes-vous d’accord si on vous dit que le groupe du Sénégal est le plus homogène à défaut d’être le plus relevé ?
R: "Oui. Le plus relevé est celui du Nigeria (avec Côte d’Ivoire, Mali et Bénin). Mais le notre est sans doute le plus équilibré. On y trouve la Tunisie, qui a conservé de nombreuses bases du titre conquis chez elle en 2004, l’Afrique du Sud, qui prépare sa Coupe du Monde mais dont je sais peu de choses, et l’Angola, une équipe qui progresse. Dans notre groupe, il y a deux sélections qui étaient en Coupe du Monde en 2006 (Tunisie, Angola). Il ne sera pas facile de s’en sortir".
Q: Pensez-vous que le potentiel sénégalais soit suffisant pour aller assez loin ?
R: "Moi, je vise les demi-finales. Donc oui, j’estime que notre potentiel est intéressant. Mais cela ne fait pas de nous un favori. Il y a quelques années, on pouvait donner deux ou trois favoris sans risque de beaucoup se tromper. Maintenant, je pourrais vous en citer plusieurs, parce que le niveau du football africain s’est amélioré. Il y a le Nigeria, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Maroc, la Tunisie… Plus quelques outsiders. Il n’y a plus vraiment de petites équipes. Le Bénin et la Namibie ne sont pas là par hasard".
Q: Et vous, quel est votre favori ?
R: "Le Ghana. C’est une bonne équipe. Et c’est le pays organisateur. Depuis 2004, c’est simple, tu organises, tu gagnes ! C’est comme ça… (ndlr: l’Egypte a gagné la CAN-2006 qu’elle accueillait)"
Q: Le Sénégal semble avoir du mal à franchir un palier depuis son quart de finale de Coupe du Monde en 2002 face à la Turquie (0-1 b.e.o.)…
R: "On peut dire cela, en effet. Mais nous avons dû faire face à de nombreuses blessures de joueurs cadres. De plus, en cinq ans, il y a eu de nombreux sélectionneurs. Ce n’est pas évident de travailler dans la stabilité. Et comme souvent en Afrique, il y a eu des problèmes d’organisation en interne. Les histoires de primes et aussi les matches amicaux. El-Hadji Diouf avait menacé de ne plus venir en sélection si les dirigeants continuaient à ne pas profiter des dates FIFA pour organiser des matches amicaux face à des adversaires de valeur. Il a eu raison de s’exprimer."
Q: Vous allez jouer au premier tour à Tamale, une petite ville située au Nord du Ghana. Ne craignez-vous pas un peu ce type d’environnement ?
R: "Pas du tout. Nous avons obtenu notre qualification en allant jouer au Mozambique ou en Tanzanie, dans des environnements hostiles. D’ailleurs, en juin dernier, lors des deux déplacements rapprochés dans ces deux pays, nous avions effectué également un stage au Malawi. L’équipe avait vécu plus de trois semaines ensemble, ce qui est rare. Et cela avait renforcé la cohésion du groupe."
Q: Est-ce un avantage pour Henri Kasperczak, votre sélectionneur, de bien connaître l’Afrique ?
R: "Oui, puisqu’il a déjà dirigé de nombreuses sélections (Mali, Tunisie, Maroc et Côte d’Ivoire). Il me rappelle un peu Bruno Metsu. Il est à l’écoute, il n’est pas sans arrêt sur notre dos et il est compétent. Kasperczak a su créer une osmose entre les anciens et les jeunes. Pour l’instant, cela fonctionne plutôt bien !"
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