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Côte d’Ivoire : l’opposition se coalise pour des réformes électorales

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Ouestafnews – A quelques mois de la présidentielle du 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire, 25 partis de l’opposition ont lancé la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI). Cette plateforme, qui appelle à des réformes électorales et à un dialogue inclusif, a été présentée officiellement le 10 mars 2025.

« Une plateforme politique non idéologique ». C’est ainsi que plusieurs partis de l’opposition ivoirienne qualifient leur regroupement au sein d’une coalition en vue de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Cette plateforme, baptisée Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), a été officiellement lancée le 10 mars 2025 à Abidjan.

Elle regroupe 25 partis dont le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Tidjane Thiam, le Congrès panafricain pour la Justice et l’Egalité des Peuples (Cojep) de Charles Blé Goudé, ou encore le Front populaire ivoirien (FPI) de Pascal Affi N’Guessan.

D’après la charte fondatrice de la CAP, consultée par Ouestaf News, cette plateforme de l’opposition vise à obtenir des réformes électorales et à instaurer un dialogue politique en amont de la présidentielle d’octobre 2025.

Lors de la cérémonie de lancement, Simone Ehivet Gbagbo, ex-première dame et porte-parole de la coalition, a déclaré que l’élection présidentielle ne s’annonce pas sous de bons auspices. Selon elle, « plus de 30 années de crises électorales ont été générées par un système biaisé », rapporte l’Agence de presse africaine (Apanews).

La CAP-CI réclame notamment la révision de la liste électorale, une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), la transparence du financement électoral et la sécurisation du scrutin.

Depuis avril 2023, l’opposition a sollicité par deux fois un dialogue national avec le président Alassane Ouattara, sans obtenir de réponse. La dernière tentative, le 29 octobre 2024, s’est soldée par une réponse du ministre de l’Intérieur affirmant que « toutes les questions avaient déjà été traitées dans la cinquième phase du dialogue politique ».

À moins de huit mois de l’élection présidentielle, la CEI a annoncé que, suite au règlement des contentieux liés à la liste électorale provisoire, qui sera publiée le 17 mars 2025, aucune révision ne sera effectuée avant le scrutin, malgré les demandes répétées de l’opposition.

La nouvelle plateforme vise à élargir l’impact des revendications, bien qu’elle n’inclue pas l’ensemble des grands partis de cette opposition.

La CAP-CI se présente comme un cadre de concertation ouvert. Cependant, elle ne compte pas parmi ses signataires le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de l’ex-président Laurent Gbagbo. La nouvelle coalition a toutefois indiqué que des discussions restent en cours avec la formation de l’ancien président.

Tidjane Thiam, coordonnateur de la coalition, a déclaré que « la démocratie est un préalable au développement et à l’harmonie sociale », rapporte la même source. Il a appelé à des « élections inclusives » où « tous ceux qui souhaitent être candidats puissent l’être ».

Propulsé à la tête du PDCI après le décès d’Henri Konan Bédié en août 2023, Tidiane Thiam, ancien banquier, pourrait être confronté à un problème de double nationalité qui compromettrait sa candidature. Selon diverses sources, il aurait entamé une procédure de renonciation à sa citoyenneté française.

Avec cette nouvelle coalition, le paysage politique ivoirien se réorganise autour de trois blocs : le camp présidentiel du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) d’Alassane Ouattara, l’opposition regroupée au sein de la CAP-CI, et le PPA-CI de Laurent Gbagbo.

Toutefois, l’identité des prochains candidats à la présidentielle en Côte d’Ivoire demeure incertaine. Le président sortant, Alassane Ouattara, âgé de 83 ans, maintient le suspense concernant une éventuelle troisième candidature. De son côté, la CAP n’a pas encore franchi le cap de la candidature unique ni précisé l’identité potentielle de celui-ci.

Quant à l’ex-président Laurent Gbagbo, toujours inéligible en raison de sa condamnation judiciaire, il espère obtenir une amnistie afin de pouvoir se présenter sur la liste électorale. Sachant que la CAP n’a pas fermé la porte à la formation politique de Laurent Gbagbo, une potentielle candidature unique de l’ensemble de l’opposition reste possible.

HD/md


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