Par AFP
"S’il arrivait la moindre chose, c’était toute la crédibilité d’ASO (Amaury Sport Organisation, ndlr) qui serait remise en cause", avait souligné avant l’annonce officielle le directeur des sports de France Télévision – qui devait retransmettre le Dakar-2008 -, Daniel Bilalian.
"On en est à deux recommandations de prudence du gouvernement et je pense que la menace sur la traversée de la Mauritanie est bien réelle au delà du brigandage qu’on a pu connaître dans les années précédentes. Là, c’est effectivement une menace armée de groupes déterminés, voire kamikazes", avait ajouté M. Bilalian.
Pour lui, "quels que soient les enjeux d’audience ou économiques, on n’a pas à engager la vie de compétiteurs dans une épreuve sportive.
Jeudi, le gouvernement français a "déconseillé fortement" aux Français de se rendre en Mauritanie, en soulignant que cet avertissement valait aussi pour les ressortissants français "qui font le rallye Dakar-2008". Des propos relayés à nouveau vendredi par le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.
"Le Dakar sans la Mauritanie, ce n’est plus le Dakar", résumait jeudi à Lisbonne le motard David Casteu, 2e du général l’année dernière.
La Mauritanie promettait d’être à la fois le plat de résistance et le juge de paix de l’épreuve. Huit des quinze étapes du rallye empruntent en effet la Mauritanie et une journée de repos devait se tenir à Nouakchott. Le désert de dunes du pays était le sommet sportif de l’épreuve qui devait pénétrer en Mauritanie le 11 janvier pour n’en sortir que le 19, veille de l’arrivée.
Mais après l’assassinat dans ce pays de quatre touristes français le 24 décembre lors d’une attaque attribuée par les autorité mauritaniennes à l’islamisme radical, le porte-parole du gouvernement français Laurent Wauquiez avait déclaré que le ministère des Affaires étrangères déconseillait "fortement à tous les Français de se rendre en Mauritanie jusqu’à nouvel ordre". "Ça vaut pour tous les Français, comme pour l’organisation du rallye Lisbonne-Dakar", avait-il dit. Trois soldats mauritaniens ont également été tués le surlendemain de la mort des Français, sans que cet événement ne soit encore éclairci.
"Les organisateurs du rallye ont été informés de l’évaluation des risques, et le gouvernement français ne peut que rappeler, avec la plus grande fermeté, les conseils adressés aux voyageurs", avait ajouté le porte-parole.
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