L’ancien président de la Confédération des Sociétés coopératives de producteurs de coton (C-SCPC) du Mali, Bakary Togola, a été condamné le 27 août 2024 à une peine d’emprisonnement de cinq ans ferme, rapporte l’Agence de presse africaine (Apanews).
Le verdict a été rendu par une Cour d’assises spéciale de Bamako, qui a également ordonné à M. Togola de restituer au Trésor public malien près de 8 milliards de francs CFA (FCFA), soit plus de 12 millions d’euros ou quelque 13,6 millions de dollars au taux de change du 27 août 2024. (Nous utiliserons le même taux de change pour toutes les conversions de devises dans cet article, NDLR.)
Surnommé « le roi du coton » malien pour la place prépondérante qu’il a occupée dans ce secteur avec des extensions dans le champ politique, Bakary Togola a également été le président de l’Assemblée permanente des chambres d’Agriculture du Mali (Apcam). L’Apcam, instituée par une loi, est notamment un interlocuteur des pouvoir publics dans la mise en œuvre des politiques et programmes de développement rural, selon les textes officiels.
Bakary Togola était accusé de faux et usage de faux, ainsi que de détournement de fonds publics d’un montant de 9 milliards de FCFA (près de 13,8 millions d’euros / plus de 15,3 millions de dollars) par le truchement de fausses dépenses. Ces fonds ont été prélevés sur un montant de 13 milliards de FCFA (près de 20 millions d’euros, plus de 22 millions de dollars) destinés à la Confédération des sociétés de coopératives de producteurs de coton du Mali (C-SCPS) entre 2013 et 2019.
Le coton est une importante source de revenus pour l’économie malienne.
En novembre 2021, Bakary Togo et dix autres coaccusés avaient été acquittés après une semaine d’audience devant la Cour d’assises de Bamako.
Cette Cour a lancé le 1er juillet 2024 une session spéciale consacrée à des affaires dites de corruption et délinquance économique et financière. Les audiences devaient durer deux mois. Elles devaient traiter de dossiers impliquant de nombreux hommes politiques et hommes d’affaires soupçonnés de détournements de fonds publics.
Lire notre article : Lutte contre la corruption au Mali : la Cour d’assises spéciale démarre le 1er juillet 2024.
Le procès de Bakary Togola et de ses co-accusés s’était ouvert le 19 août 2024. Au premier jour de l’audience, M. Togola « n’a pas reconnu les faits » qui lui étaient reprochés, a rapporté le quotidien gouvernemental malien L’Essor le 20 août 2024.