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Sénégal : la justice ordonne à nouveau la réintégration de Sonko sur les listes électorales

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Ouestafnews – Le tribunal d’instance hors classe  de Dakar a annulé ce 14 décembre 2023 la décision administrative radiant Ousmane Sonko des listes électorales. C’est la deuxième fois que la justice prend une telle décision. Une première décision similaire avait fait  l’objet d’un recours de l’Etat du Sénégal devant la Cour suprême.

Le tribunal d’instance hors classe  de Dakar  vient d’ordonner ce 14 décembre 2023 la réintégration de l’opposant Ousmane Sonko dans les listes électorales. L’annonce a été faite  par Me Ciré Clédor Ly, un des avocats de M. Sonko, cité par la presse locale. La décision du tribunal annule une décision du ministère de l’Intérieur du 3 août 2023.

C’est la deuxième fois qu’un tribunal ordonne la réintégration d’Ousmane Sonko dans les listes électorales. Le 12 octobre 2023, le tribunal de Ziguinchor (sud), ville dont M. Sonko est le maire, avait déjà annulé la décision du ministère et ordonné sa réintégration.

L’Etat du Sénégal avait saisi la cour suprême pour contester la décision du tribunal de Ziguinchor. La cour avait alors cassé le 17 novembre 2023, la décision du juge de Ziguinchor avant de renvoyer le dossier devant le tribunal d’instance hors classe de Dakar qui a donné son verdict ce 14 décembre 2023.

« Le droit et la vérité étaient avec nous. Ousmane Sonko va être réintégré dans les listes électorales et va participer à l’élection présidentielle », s’est réjoui un des avocats de l’opposant, Me Bamba Cissé, cité par le site Dakaractu.

M. Sonko est en détention préventive depuis le 31 juillet 2023. Il est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation dont notamment « appel à l’insurrection », « association de malfaiteurs », « atteinte à la sureté de l’Etat ». Des chefs d’inculpation que l’opposant et ses avocats ont récusés. Dans la foulée son parti avait été dissout.  

Ces décisions faisaient suite à des scènes de violences attribuées à ses partisans.

Avec la dernière décision du Tribunal  de Dakar, les conseils de M. Sonko espèrent que le leader de l’ex-parti Pastef (Patriote du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, dissout le 31 juillet 2023) pourra soumettre sa candidature à l’élection présidentielle de février 2024, auprès du Conseil constitutionnel avant le 26 décembre 2023.

Toutefois, la bataille judiciaire pour la réintégration de Sonko pourrait se poursuivre devant les tribunaux. 

L’Etat du Sénégal a annoncé son intention d’introduire un nouveau recours devant la Cour suprême. « Ils jubilent aujourd’hui (…), ils seront tristes lorsque la Cour suprême va annuler cette décision du juge de Dakar », indique l’un des avocats de l’Etat du Sénégal, Me El Hadji Diouf, sur la Radio Futurs médias (privée).

 La radiation d’Ousmane Sonko des listes électorales est devenue un  vrai imbroglio politico-juridico-administratif.  

La Direction générale des élections (DGE), sous tutelle du ministère de l’Intérieur, avait refusé d’exécuter la décision du tribunal de Ziguinchor arguant que M. Sonko n’était plus inscrit sur les listes électorales et que ses services n’ont pas compétence à mener une quelconque action sur le fichier électoral.

La Commission électorale nationale autonome (Cena), saisie par les avocats de M. Sonko, avait, elle aussi, fait injonction le 1er novembre 2023, à la DGE, de délivrer les fiches de parrainages citoyens au mandataire de M. Sonko. Mais cette dernière a refusé de se plier.

Ousmane Sonko considéré comme l’un des principaux opposants au pouvoir en place fait face à la justice depuis plus de deux ans dans diverses affaires qui vont de rebondissements en rebondissements et qui polluent la vie politique.

 Il avait été déjà condamné par contumace,  le 1er juin 2023 à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » dans une affaire pour laquelle il était accusé de « viol et menaces de mort » par une jeune fille employée d’un salon de massage à Dakar.

 Dans une autre affaire l’ayant opposé à un ministre, Mame Mbaye Niang, proche du président Macky Sall, il a avait été condamné pour diffamation à six mois avec sursis.

Pour l’opposant et ses partisans toutes ces affaires judiciaires ne sont que des prétextes qui visent à l’empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2024.

ON-FD/ts


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