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‘Urban Groove’, quête de nouvelles stars estampillées Sénégal

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Par AFP

'Urban Groove', quête de nouvelles stars estampillées Sénégal
Papito, 21 ans, est étudiant en physique. Comme des centaines de jeunes Sénégalais, il aspire au succès et est entré en lice pour le concours "Urban Groove", dédié à la découverte de nouveaux talents en musique, danse et mannequinat au Sénégal.
Papito – Mamadou Ba à l’état civil – est l’un des 32 candidats sur quelque 1.500 au départ retenus pour la phase finale d’"Urban Groove", présenté comme "un concours national d’expression urbaine" par le Studio Sankara, structure du rappeur Didier Awadi qui l’organise.

La première étape de cette finale s’est tenue mercredi au stade municipal du populeux quartier des Parcelles Assainies, où Papito, danseur de "break dance", s’est transformé sur scène en paquet de mouvements, jouant de son corps dans de savants ralentis ou accélérés, debout, penché, en avant ou à reculons.

"Cela fait 8 ans que je fais ça", déclare à l’AFP le jeune homme d’1m90, devenu tout timide après sa prestation ayant suscité sifflements admiratifs et applaudissements nourris dans le public.

"Je rêve de remporter le prix, pour convaincre une partie de ma famille que c’est quelque chose de sérieux et aussi me faire connaître", ajoute-t-il.

Dans ce quartier aux maisons serrées et aux rues souvent jonchées d’ordures et où les niveaux de revenu sont parmi les plus bas du pays, ils sont nombreux à partager le rêve de Papito.

C’est le cas d’Amy, 20 ans, déçue de ne pas avoir pu monter sur scène alors que c’était la "garantie d’être vue à la télé", les différentes étapes de la finale étant diffusées sur la chaîne privée 2STV jusqu’au 8 octobre.

"Même pour cinq minutes +rek+ (seulement), c’est bon de passer à la télé. Les gens regardent, et après, c’est plus facile" de trouver du travail, estime la jeune fille, qui se "débrouille" entre couture et ménage pour vivre.

Djéli Sira Sissoko de Thiaroye, grosse cité de la banlieue est de Dakar, a eu plus de chance. Cette chanteuse issue d’une famille de griots explique qu’elle peine à percer malgré un diplôme "obtenu après quatre ans au Conservatoire" national, à cause de "problèmes de moyens."

"Ca fait longtemps que je suis dans la musique. (…) Même si je ne gagne pas le concours, le public va me voir et les promoteurs aussi. C’est déjà quelque chose", avance la plantureuse jeune femme de 28 ans qui se fait appeler "Lady Sira".

Anna Mbow, couturière de 23 ans et aspirante top model, est moins humble.

"Je suis là, c’est pour gagner", déclare-t-elle, sûre d’elle, oubliant sans doute sa gêne et son sourire crispé lors de son passage inaugural.

Elle compte se servir de rudiments appris dans une école de mannequinat qu’elle a dû abandonner, avoue-t-elle, "parce que c’était trop cher". Elle payait "15.000 FCFA (22,8 euros) par mois, et il faut au minimum deux ans de formation".

En cas de victoire, Anna pourra oublier ces soucis pécuniaires.

La lauréate du prix du mannequinat recevra "500.000 FCFA (760 euros) et des cours pendant un an dans une école spécialisée payés par Studio Sankara", indique à l’AFP Didier Awadi.

Idem pour le lauréat dans la catégorie danse. Quant au vainqueur dans la catégorie musique, il aura droit à la réalisation gracieuse de son album "avec une grosse promo, vraiment digne de ce nom", assure Awadi, promettant "un vrai développement de carrière pour les meilleurs."

"Il y a beaucoup de talents endormis. Cela permet l’éclosion des stars du futur", renchérit la comédienne Jupiter Touré, qui endosse pour huit semaines la casquette de présentatrice de l’émission sur 2STV.

Combien coûte cette quête de nouvelles stars ? Les organisateurs taisent le montant mais "c’est cher, et très lourd", indique simplement Awadi.


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