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La police britannique, à grand renfort de publicité et d’alarmisme, a révélé avoir déjoué des attentats monstrueux que s’apprêtaient à commettre des citoyens de Sa Majesté issus de l’immigration. Principalement, il s’agit d’individus d’origine pakistanaise. Ils auraient prévu de faire sauter des avions de ligne américains assurant des liaisons à partir de Londres.
C’est, sans doute, un grand ouf de soulagement pour les usagers du transport aérien, de leur famille et de leurs proches. Personne, en effet, au monde ne souhaite vivre les drames d’un crash aérien surtout quand il s’agit de l’œuvre malfaisante d’individus qui ne craignent pas de mourir en « martyrs » dans ces actes ignobles qui frappent des gens qui n’ont rien à voir avec les magouilles politico-mafieuses qui endeuillent notre monde.
La découverte de ce complot de vaste nature a donné lieu, malheureusement, à des débordements racistes et xénophobes. Il faut dire que des « leaders d’opinion », tapis dans l’ombre et n’ayant jamais accepté l’autre n’attendaient que cette occasion pour déverser leur fiel sur les immigrés sous prétexte d’assurer la sécurité collective. C’est ainsi qu’un « professeur d’université » britannique a suggéré à Scotland Yard de procéder, désormais, à du profilage racial dans les aéroports. Autrement dit, pour ce bon monsieur, il devrait y avoir deux files dans les aéroports du pays de Tony Blair : d’un côté, les bons citoyens, c’est-à-dire les Blancs bonne graine et de l’autre, tout ce qui ressemble à un halogène de préférence du style arabo-sémite ou indo-mélanésien, ou négro-africain. Parce que, dans son entendement, les terroristes ne peuvent être que les étrangers. Le fait que Richard Reed, british bon teint ait été arrêté avec des explosifs dans les semelles de souliers ne change rien. Le vrai danger, c’est l’autre, c’est l’Etranger, comme le disait Albert Camus.
Il y a bien sûr eu de bonnes âmes chez la perfide Albion pour dénoncer cette présumée culpabilité de faciès. Mais, dans la vraie vie, tous les immigrés qui vivent en Occident savent que ce profilage racial est déjà en vigueur, plus sournois, même souvent involontaire. Selon une étude du Conseil canadien des relations raciales, un Canadien d’origine étrangère passe en moyenne trois minutes devant l’officier de douanes (au Canada, ce sont les douaniers qui assurent la police des frontières) à son arrivée dans un aéroport contre une minute pour un citoyen blanc à nom local.
Malgré toutes les séances de formation, les informations fournies par le gouvernement canadien qui interdisent ce genre de comportement, les douaniers agissent presque par réflexe pavlovien : un immigré avec un passeport canadien est un fraudeur potentiel. Ce n’est pas mieux aux Etats-Unis. Ne parlons pas de la France où les policiers, en pleine rue, procèdent à des contrôles de faciès sous l’œil indifférent des citoyens français qui, souvent, se sentent ainsi en sécurité.
Comme il est normal dans ce genre de situation que j’y mette mon grain de sel, j’ai des suggestions à faire à la police britannique afin que jamais un terroriste ne puisse se glisser dans un avion : interdire à tous les barbus de s’approcher à moins de 500 m d’un aéroport ; vérifier les moustaches trop longues pour s’assurer qu’il ne s’agit pas de néo-nazis masqués ; interdire les pantalons bouffants ou traînants qui pourraient cacher des bazookas ; refouler les passagers qui regardent de tous les côtés ; interdire les fauteuils roulants à proximité des aéroports pour s’assurer qu’ils ne cachent pas des explosifs dans les pneus ; utiliser un « épidermomètre » pour s’assurer que seuls les Blancs à 100 % montent à bord, les basanés et autres teints noirs seront interdits.
Si toutes ces précautions ne fonctionnent pas, alors, il faudrait passer aux grands moyens : interdire purement et simplement l’accès des aéroports aux Britanniques d’origine étrangère. Et si jamais des Irlandais de l’IRA en profitaient pour commettre des attentats, Tony Blair pourrait toujours se pointer devant les caméras et dire : « Il est impossible, humainement, d’empêcher le mal de se répandre tant que nous ne nous attaquerons pas à sa source ».

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