Selon le correspondant d’Ouestafnews à Cotonou, quelques opposants ainsi qu’un « reporter d’images de la télévision LC2 » ont été arrêtés lors de cette manifestation organisée « simultanément » dans deux places de Cotonou. Ces manifestations font suite à la décision du candidat Houngbédji, arrivé deuxième selon les résultats officiels, de s’autoproclamer « président ».
De leur côté, sept autres candidats malheureux ont rejoint le candidat Abdoulaye Bio Tchané (arrivé en troisième position) pour créer un Front républicain des Candidats pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques (FRC-SAD). Ce front, qui a désigné Bio Tchané président du mouvement, conteste également la régularité du scrutin.
Cette situation met à la mal la démocratie béninoise, considérée depuis plus de deux décennies comme un exemple en Afrique de l’ouest, le pays ayant connu depuis sa Conférence nationale souveraine des élections et un transfert de pouvoir pacifiques.
Tous ceci n’est pas pour rassurer les Ouest africains, qui suivent déjà avec beaucoup d’inquiétude la crise ivoirienne, elle aussi née d’un contentieux électoral.
Certains analystes, craignent d’ailleurs une dégradation de la situation au Bénin, alors que d’autres évoquent le « syndrome ivoirien », en référence à la Côte d’Ivoire où deux « présidents » (Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara) revendiquent chacun la victoire après le second tour de la présidentielle disputée le 28 novembre 2010.
Toutefois contrairement, à la Côte d’Ivoire où le président sortant est considéré par la communauté internationale comme un mauvais perdant qui s’accroche au pouvoir, le président sortant du Bénin Boni Yayi, peut s’appuyer sur les conclusions des observateurs ayant supervisé le vote dans son pays et qui ont reconnu la régularité du scrutin, en dépit des quelques manquements, jugés peu significatifs pour avoir un impact sur le verdict final de la présidentielle.
Avec cette crise postélectorale naissante au Bénin, le malaise social au Burkina Faso, la Côte d’Ivoire déjà plongée dans la violence, l’insurrection au Sud du Sénégal qui refait surface, et combinée au niveau national à un large mécontentement populaire, c’est toute l’Afrique de l’ouest qui retient son souffle.
La sous-région a déjà connu un cycle de violence sans précédent dans les années 90, avec des guerres civiles et des crises politico-militaires dans plusieurs pays (Sierra Leone, Guinée Bissau, Liberia, Guinée, etc…). Cette instabilité chronique a eu des conséquences néfastes, qui se font d’ailleurs encore ressentir dans plusieurs pays, y compris ceux qui n’étaient pas directement le théâtre de ces conflits.
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