Les textes de cette rubrique n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs
Une interview exclusive de Bokassa, interdite et censurée, dit-on, dans les médias français circule librement sur le net et alimente les conversations d’observateurs avertis de la "françafrique".
Et pour cause! Pendant 52 minutes, Bokassa donne le détail de ce qu’ont été ses relations avec la France et l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing. Il accuse et dénonce, compte et raconte, se plaint, se plait et se complaint, se justifie et réclame. Il parle, tout simplement. Il parle, parle et parle. Le film, une interview de Bokassa réalisée à Abidjan en 1983 accable la France, et ceci expliquerait son interdiction.
Mais, lorsqu’on en ressort c’est à Bokassa qu’on en veut; aux réalisateurs aussi.
L’objectif de ces réalisateurs semble pourtant sain ( montrer comment la France exploite l’Afrique Noire) et Jean Claude Chuzeville le dit dans son commentaire introductif. "Nous utilisons l’Afrique Noire pour blanchir notre argent sale (…) 18 ans après le discours de Bokassa est toujours contemporain"
Ce film se veut donc un témoignage poignant de l’exploitation éhontée de l’Afrique noire par la France. Il se revèle malheureusement une caricature honteuse de la tromperie et de l’illusion dont a été victime un précieux ridicule et non moins chef d’un Etat.
Pendant que le film évoque l’exploitation des sous-sols, Bokassa, lui, nous parle de dons. Il a donné diamants et uranium; donné, je vous dis, ccomme si je vous donnais un porte-clé. Le courrier d’Abidjan…" Pendant 12 ans, je lui ai donné du diamant de l’uranium, ma salle de bain, ma femme" Ma femme! ah oui ?! Le film ne parle pas que de sous-sol; on y parle aussi de sous-ceinture. Donner du diamant comme on donne un porte-clé estampillé, Le courrier d’Abidjan passe. Mais donner sa femme comme on donne du diamant relève tout simplement du suréalisme.
Bokassa a réussi une chose extraordinaire dans ce film dont il est à la fois l’anti héros et l’acteur unique: casser le mythe du précieux ridicule qui parasitait jusque là son image pour le réduire à la portion congrue de vulgaire imbécile. Une machine à fabriquer la vulgarité; ainsi se présente-t-il dans ce documentaire.
Si les légeretés de la bouche de Monsieur Bokassa et des cuisses de Madame Bokassa sont lourdes à concevoir, c’est l’impudeur du réalisateur qui révolte et déconcerte. L’impératrice Catherine fut une putain de la République. Ils auraient quand même pu nous dispenser de cette information. Ne serait-ce que pour cette honorable (sic) dame qui vit encore et dont les enfants et petits enfants verront sans doute cette vidéo. Rien que pour cela, j’en veux aux réalisateurs. On a vu des films sur Mobutu, sur Idi Amin Dada, lu des livres sur Eyadema mais rarement auteurs ou réalisateurs se sont autant attardés dans les dessous de sols et de ceintures.
Le cannibalisme supposé de Bokassa, ses crimes réels, son intronisation suréelle, sa Centrafrique rêvée, rien de tout cela n’intéresse les réalisateurs qui ont préféré focaliser leurs objectifs sur les dons et autres échanges entre Bokassa et Giscard ou sur des petitesses dans le style " Houphouet m’a dit que c’est Senghor qui a dit à Giscard de me faire destituer" (Voici notre regretté sage en train de tauper, dénoncer le collabo sénégalais.)C’est leur choix mais nous le déplorons. Le film s’intitule " Donné c’est donné", en reférence aux dernières phrases de Bokassa qui reclame à Gisscard les cadeaux qu’il lui aurait repris lors de sa destitution "Pourquoi a -t-il repris ce qu’il m’avait donné? Quand on donne quelque chose à quelqu’un, on ne peut pas le lui reprendre", pleure presque Bokassa, à la fin du film. Et bien, quand on donne quelque chose à quelqu’un, on ne peux pas dire qu’il nous a exploité! Donner c’est donné!
Et pour cause! Pendant 52 minutes, Bokassa donne le détail de ce qu’ont été ses relations avec la France et l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing. Il accuse et dénonce, compte et raconte, se plaint, se plait et se complaint, se justifie et réclame. Il parle, tout simplement. Il parle, parle et parle. Le film, une interview de Bokassa réalisée à Abidjan en 1983 accable la France, et ceci expliquerait son interdiction.
Mais, lorsqu’on en ressort c’est à Bokassa qu’on en veut; aux réalisateurs aussi.
L’objectif de ces réalisateurs semble pourtant sain ( montrer comment la France exploite l’Afrique Noire) et Jean Claude Chuzeville le dit dans son commentaire introductif. "Nous utilisons l’Afrique Noire pour blanchir notre argent sale (…) 18 ans après le discours de Bokassa est toujours contemporain"
Ce film se veut donc un témoignage poignant de l’exploitation éhontée de l’Afrique noire par la France. Il se revèle malheureusement une caricature honteuse de la tromperie et de l’illusion dont a été victime un précieux ridicule et non moins chef d’un Etat.
Pendant que le film évoque l’exploitation des sous-sols, Bokassa, lui, nous parle de dons. Il a donné diamants et uranium; donné, je vous dis, ccomme si je vous donnais un porte-clé. Le courrier d’Abidjan…" Pendant 12 ans, je lui ai donné du diamant de l’uranium, ma salle de bain, ma femme" Ma femme! ah oui ?! Le film ne parle pas que de sous-sol; on y parle aussi de sous-ceinture. Donner du diamant comme on donne un porte-clé estampillé, Le courrier d’Abidjan passe. Mais donner sa femme comme on donne du diamant relève tout simplement du suréalisme.
Bokassa a réussi une chose extraordinaire dans ce film dont il est à la fois l’anti héros et l’acteur unique: casser le mythe du précieux ridicule qui parasitait jusque là son image pour le réduire à la portion congrue de vulgaire imbécile. Une machine à fabriquer la vulgarité; ainsi se présente-t-il dans ce documentaire.
Si les légeretés de la bouche de Monsieur Bokassa et des cuisses de Madame Bokassa sont lourdes à concevoir, c’est l’impudeur du réalisateur qui révolte et déconcerte. L’impératrice Catherine fut une putain de la République. Ils auraient quand même pu nous dispenser de cette information. Ne serait-ce que pour cette honorable (sic) dame qui vit encore et dont les enfants et petits enfants verront sans doute cette vidéo. Rien que pour cela, j’en veux aux réalisateurs. On a vu des films sur Mobutu, sur Idi Amin Dada, lu des livres sur Eyadema mais rarement auteurs ou réalisateurs se sont autant attardés dans les dessous de sols et de ceintures.
Le cannibalisme supposé de Bokassa, ses crimes réels, son intronisation suréelle, sa Centrafrique rêvée, rien de tout cela n’intéresse les réalisateurs qui ont préféré focaliser leurs objectifs sur les dons et autres échanges entre Bokassa et Giscard ou sur des petitesses dans le style " Houphouet m’a dit que c’est Senghor qui a dit à Giscard de me faire destituer" (Voici notre regretté sage en train de tauper, dénoncer le collabo sénégalais.)C’est leur choix mais nous le déplorons. Le film s’intitule " Donné c’est donné", en reférence aux dernières phrases de Bokassa qui reclame à Gisscard les cadeaux qu’il lui aurait repris lors de sa destitution "Pourquoi a -t-il repris ce qu’il m’avait donné? Quand on donne quelque chose à quelqu’un, on ne peut pas le lui reprendre", pleure presque Bokassa, à la fin du film. Et bien, quand on donne quelque chose à quelqu’un, on ne peux pas dire qu’il nous a exploité! Donner c’est donné!
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