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Economie : la Chine marque le pas, l’Afrique suit…

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Last Updated on 25/11/2015 by Ouestafnews

La croissance économique sur le continent africain va s’établir à 3,75% en 2015 contre 5% en 2014, selon un rapport du FMI daté d’octobre 2015. En 2016, il est attendu un taux de 4,25%.

Une situation qui va probablement empirer au fur et à mesure que la crise s’étend chez le géant chinois,
dont l’Afrique est le principal fournisseur en matières premières.

Le volume des échanges commerciaux sino-africains est passé de 10 milliards de dollars en 2000 à 198,5 milliards de dollars en 2012, selon des chiffres du gouvernement chinois.

Aujourd’hui cette forte décennie de croissance chinoise dont l’Afrique a quelque peut profité pour écouler ses matières premières cède la place à un ralentissement qui, selon certaines prédictions, sera de rigueur durant les cinq ans au moins.

Ainsi, selon le ministère chinois du Commerce, les investissements directs de la Chine en Afrique ont baissé de 40% durant les six premiers mois de l’année 2015, et les importations en direction de l’Afrique ont aussi baissé à la même période de 43%.

Le Nigeria, fortement touché

Le Nigeria principal exportateur de pétrole brut, dont il tire 90% de ses revenus, souffre aussi de la baisse de la commande chinoise en partie responsable de la chute des cours mondiaux de brut constatée depuis juin 2014.

Entre septembre 2014 et juillet 2015, les recettes pétrolières du Nigeria ont chuté de 67%, souligne un communiqué de la Compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC, sigle en anglais).

Première économie du continent africain, le Nigeria a aussi revu à la baisse ses prévisions budgétaires cette année. Dans les huit principaux pays exportateurs de brut du continent, la baisse de la demande chinoise a entrainé une forte perte de croissance, selon le FMI.

Dans l’ensemble de ces 8 pays, le taux de croissance va s’établir à 3,5% contre 7% initialement prévu par le FMI en 2015.

L’Afrique a-t-elle été passive ?

L’état actuel de l’économie chinoise va certainement donner un accent particulier au prochain sommet Afrique -Chine prévu en Afrique du Sud, début décembre 2015. En prévision de cette rencontre, Zhang Xun, l’ambassadeur de la Chine au Sénégal, qui a fait face à la presse le 23 novembre 2015, parle lui d’une « nouvelle phase de développement ».

Quinze ans après le premier sommet Afrique-Chine, la coopération sino-africaine, quoique très dynamique a du mal à se départir de certains tares. Elle reste aussi victime d’une forte campagne médiatique négative de la part des puissances occidentales, très inquiète de l’offensive économique commerciale chinoise en Afrique.

Devenu le premier partenaire commercial du continent en 2009, la Chine se caractérise par sa soif de matières premières et par ses grands travaux (barrages, chemins de fer, route…) exécutés sur le continent.

Souvent critiquée pour l’utilisation d’une main d’œuvre chinoise dans ses projets, la Chine s’en défend. Le diplomate Zhang Xu met plutôt cette faiblesse sur le compte de la « barrière linguistique » entre Pékin et ses partenaires africains.

A l’heure où le climat redevient morose, certains analystes reprochent aujourd’hui aux pays africains de n’avoir pas réinvesti la manne issue du boom des matières premières dans des secteurs stratégiques pour augmenter la productivité de leurs économies.

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