Le secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), le Sénégalais Aboubacry Mbodji, a également demandé à l’Union africaine (UA) « d’intervenir, afin que cette commission qui a son siège en Gambie soit délocalisée de même que le Centre africain d’étude sur la démocratie et les droits humains », rapporte l’Agence de Presse Sénégalaise (APS).
M. Mbodji s’exprimait au cours d’une table ronde organisée ce vendredi 23 août à Dakar, pour commémorer « l’an 1 » de l’exécution de neuf condamnés à mort de différentes nationalités, le 23 août 2012 à Banjul.
Selon un communiqué transmis à Ouestafnews, Article19, la Raddho et la Coalition pour le changement en Gambie (CCG) sont organisé la manifestation. Elle s’est tenue, en partenariat avec l’Association gambienne pour la restauration de la démocratie et les droits humain (MRDG), l’Association de la société civile gambienne (CSAG), la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH), Amnesty International.
Le communiqué cite également parmi les partenaires le Forum des éditeurs africains (TAEF), l’Initiative des médias d’Afrique (AMI), le Forum des éditeurs sud-africains, (Sanef), la Société des éditeurs de la presse privée du Burkina et l’Association de la presse en Ligne du Sénégal.
« Ces organisations engagées dans la défense des droits humains, de la liberté d’expression et de la presse en Gambie voudraient à travers cette commémoration, d’une part, réaffirmer leur condamnation desdites exécutions et réclamer le maintien absolu du moratoire sur la peine de mort en Gambie », ajoute la même source.
La manifestation vise, d’autre part, à « dénoncer les violations de la liberté d’expression qui contraignent à l’exil beaucoup de journalistes gambiens ; et soutenir les victimes de ces violations à travers une remobilisation des acteurs et de la communauté africaine et internationale en vue de faire cesser de telles violations récurrentes depuis 19 ans ».
Pour sa part, le chargé du Programme sécurité et protection à l’ONG Article 19, Aliou Niane, a exprimé, en marge de la rencontre, son inquiétude face à l’adoption, en juillet 2013 par la Gambie, d’une nouvelle loi qui prévoit jusqu’à quinze ans d’emprisonnement ou une amende de 3 millions pour « la diffusion de fausses nouvelles »’ à l’encontre du gouvernement ou de ses fonctionnaires.
Cité par l’APS, M. Niane a affirmé que la situation des journalistes en Gambie est « désastreuse et catastrophique car ils sont soumis à des harcèlements graves. Ils sont attaqués et menacés de manière régulière et trainés en justice pour des procès sans fondement ».
« D’autres sont actuellement en prison pour avoir osé écrire des articles critiques contre le gouvernement et c’est cette situation qui fait fuir en masse les journalistes gambiens. Et au Sénégal, nous avons beaucoup de journalistes venant de ce pays », a-t-il dit.
A l’occasion de la commémoration de cet anniversaire, un certain nombre de médias africains, parmi lesquels Ouestafnews, ont également décidé de publier un éditorial conjoint en partenariat avec Article19.
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