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Mabanckou au Collège de France : « éviter de se faire satelliser », dit Josué Guébo

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« C’est toujours heureux qu’un auteur soit reconnu au-delà des frontières de son pays d’origine. Les écrivains, et les artistes en général, sont des passeurs de savoirs et d’idéal. Ce sont eux, les explorateurs et les conquérants d’aujourd’hui », a-t-il confié à Ouestafnews, au lendemain de la «leçon inaugurale» au Collège de France de l’écrivain d’origine congolaise.

Toutefois, estime le lauréat 2014 du prix Tchicaya U Tam’si, « il faut éviter de se faire satelliser ». « Il est clair que nous n’allons pas organiser un réveillon parce que l’un des nôtres est admis au Collège de France. Presque soixante ans après l’accession aux indépendances, il faut quand même s’arrêter pour s’interroger », souligne-t-il.

Pour cet écrivain à la verve panafricaine, une question demeure : quelles sont les véritables instances de légitimation pour les écrivains africains, en particulier ceux d’expression française ? Au regard de cette interrogation, acclamer en 2016, l’entrée d’un écrivain au Collège de France paraît « anachronique » pour Josué Guébo .

« Le français sera francophone ou ne sera pas. Encore que rien ne nous impose de nous appuyer sur une aire linguistique particulière pour fonder les bases et le champ de notre reconnaissance », estime notamment l’auteur de « Songe à Lampédusa ».

Aujourd’hui se pose encore la question de la reconnaissance de la littérature des ex-colonisés, la validation de leurs créations et la place que la postérité leur réserve. Autant de questions qui selon Guébo trouveront des solutions dans la création « d’instances de légitimation transversales, c’est-à-dire, créées sur la base d’un dialogue commun à la francophonie ».

Après Senghor, premier Africain à entrer à l’Académie française, le franco-congolais, Alain Mabanckou, écrivain à succès, est lui le premier Africain au Collège de France, institution créée en 1530 et qui s’appelait alors Collège Royal.

Une charge qu’il a dit accepter parce que symbole de « combat contre l’obscurantisme » et célébration de la « diversité de la connaissance ».

« Je n’aurais pas accepté cette charge si elle était fondée sur mes origines africaines, et j’ai su que mon élection était singulière par le fait que vous élisiez pour la première fois un écrivain à cette chaire de Création artistique », a déclaré, le lauréat du prix Renaudot en 2006 dans sa leçon inaugurale intitulée : « Lettres noires : des ténèbres à la lumière », le 17 mars 2016.

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