Toutefois quelques personnalités, dont le secrétaire général de l’Onu ‘Ban-Ki-Moon, continuent de conseiller la prudence face à une telle éventualité.
« Toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire dans le nord du Mali devrait être envisagée avec une extrême prudence car elle pourrait avoir de graves conséquences humanitaires », a notamment affirmé le patron de l’Onu.
Ce discours contraste fortement avec ceux tenus par les autorités de la transition actuelle au Mali, des chefs d’états de la Cedeao et le président français François Hollande qui se sont prononcés sans ambages pour une intervention militaire de la Cedeao dans les plus brefs délais.
Le premier ministre, Malien Cheikh Modibo Diarra a dans son discours a souhaité « la présence immédiate » de cette force militaire internationale qui viendra appuyer les forces de défense et de sécurité du Mali.
A cet effet, a-t-il poursuivi, « nous sollicitons l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité autorisant, sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, l’intervention d’une force militaire internationale, afin d’aider l’armée malienne à reconquérir et à sécuriser le territoire national ».
Les modalités à l’intervention militaire pour libérer le nord du Mali, soit les 2/3 du territoire malien, après avoir froissé les rapports entre le gouvernement de transition et la Cedeao, semblent désormais surmontés grâce à un accord au forceps trouvé le 23 septembre 2012, soit trois jours avant le début de l’Assemblée général des Nations-Unies.
L’Onu avait jusqu’ici déploré le manque de consensus entre les acteurs ouest africains, pour donner son aval à une intervention militaire.
« Les six prochains mois seront déterminants pour la stabilité du Mali, du Sahel et de toute l’Afrique de l’Ouest, tant les facteurs de risque sont nombreux et les déficits de leadership à tous les niveaux de prise de décision ont jusque-là été patents », indique une note publiée le 24 septembre 2012, l’International Crisis Group (ICG), un think-tank spécialisé dans les conflits.
Pour l’ICG, « l’usage de la force doit être impérativement précédé d’un travail politique et diplomatique visant à isoler les questions qui concernent les antagonismes communautaires entre Maliens, le mode de gouvernance politique et économique du Nord, la gestion de la diversité religieuse ».
A Bamako, la capitale, la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam), regroupement de partis politiques, reste fortement opposée à cette intervention militaire étrangères, notamment le présence de troupes de la Cedeao censées aider l’armée malienne.
Lors d’une conférence de presse tenue à Bamako au lendemain de l’accord avec la Cedeao le porte-parole de la Copam, Mohamed Cheick Tabouré, se disait convaincu que cette intervention militaire va causer « la partition du Nord sous couvert de fédéralisme ».
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