
La plupart des approches ont mis « un accent disproportionné sur les capacités humaines au détriment des capacités institutionnelles et organisationnelles, environnement indispensable pour l’efficacité des capacités humaines », a affirmé le responsable de la Bad.
A cet effet, « la Banque a considéré qu’il était impérieux de se doter d’une approche intégrée sous la forme d’une stratégie qui définit comment elle aiderait les pays africains à développer les capacités requises pour conduire leur programme de développement ».
Pour la majeure partie des pays à revenus intermédiaires, « le besoin critique est celui de la capacité d’accès aux services de conseils et aux produits du savoir », a-t-il expliqué devant une assistance composées de hauts cadres de l’administration en provenance d’une vingtaine de pays africains ainsi que des experts.
Pour de nombreux pays à faible revenus ou dans les Etats dont les capacités sont « fragilisés par des guerres civiles », l’intensification de « la formation des cadres, la poursuite des réformes organisationnelles pour mettre en place des institutions et des procédures stables », sera la priorité ».
Selon certains analystes, l’usage même du terme « renforcement des capacités » pose problème.A force d’être galvaudé de réunion en réunion et de conférence en conférence, par les institution internationales, le concept a fini par perdre de son contenu et de son sens.
Selon une définition disponible sur le site du Centre de recherches pour le développement international (CRDI, organisme canadien), « en termes simples, la capacité d’une organisation est le potentiel qu’elle a d’être performante – son aptitude à exploiter avec succès ses compétences et ses ressources pour atteindre ses buts et répondre aux attentes des intervenants ».
Selon le Programme des nations unies pour le développement (Pnud), le renforcement des capacité est un « processus par lequel les particuliers, les organisations et la société acquièrent, développent et maintiennent les aptitudes dont ils ont besoin pour réaliser leurs propres objectifs de développement ».
Des institutions comme le Fonds monétaire international (FMI) ou encore la Banque mondiale (BM) dont le rôle et les politiques en Afrique restent très controversées, ont-elles aussi utilisé ce concept pendant plusieurs années, mais sans que cela n’ait changé grand chose dans la situation des pays africains.
Déjà en 2002 le FMI avait élaboré un document intitulé « rôle du renforcement des capacités dans la réduction de la pauvreté », selon des recherches effectuées par Ouestafnews.
Dans ce document, daté de mars 2002 et censé apporter des réponses « au pays les plus déshérités de la planète », on peut lire : « il leur manque (à ces Etats) souvent les capacités nécessaires pour engager ces réformes ou pour tirer le meilleur parti de l’aide extérieure ».
Près d’une décennie après, le concept reste encore en vogue, mais sans aucune emprise sur la réalité, disent les sceptiques.
La stratégie développée par la Bad en matière de renforcement des capacités reconnait la variété des besoins selon les pays membres régionaux et requièrent des « réponses différentes », selon son représentant-résident.
Selon lui cette approche est bien prise en compte par le bureau régional de la Bad à Dakar qui est « pleinement impliqué dans le renforcement continu des capacités du secteur public au Sénégal, au Cap-Vert, en Gambie et en Guinée Bissau ».
Chacun de ces pays, a-t-il relevé possède « une culture institutionnelle et une situation économique et politique très différente »
La rencontre de Dakar, qui se tient à la suite de celle organisée à Kampala en avril 2010, constitue pour la Bad une réunion de « dissémination » et de mise en œuvre de sa stratégie en matière de renforcement des capacités.
La Banque africaine de développement est une Institution panafricaine dont la mission est de « financer le développement » du continent, elle compte 53 États africains dit « pays membres régionaux » et 24 États non-africains (pays membres non régionaux).