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Sembène : Pourquoi ECOBANK l’a honoré ? (Hommage au père du Cinéma africain)

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Par Adama Gaye
Lorsqu’au mois de Janvier de cette année, le Groupe ECOBANK a fait part à Sembène Ousmane de son projet d’instituer un Prix cinématographique qui porterait son nom, je ne pensais pas qu’il susciterait autant d’émotion et de joie chez lui.

Peu après, en février 2007, l’idée devenait réalité avec l’attribution du Prix Sembène Ousmane-ECOBANK à son premier récipiendaire, le cinéaste Béninois Sylvestre Amoussou.

Cela se passait lors du dernier Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco), l’événement cinématographique africain par excellence.

Une telle perspective était probablement à l’esprit du doyen des cinéastes africains et l’avait poussé à accueillir le projet à travers un texte débordant d’enthousiasme. Il écrivit : «Moi, le vieux, l’aîné des anciens, je suis sensible à la démarche». Avant d’ajouter : « Tant par son impact singulier dans notre imaginaire que par ses enjeux économiques, le cinéma est une des formes d’expression les plus significatives de la culture de l’Afrique».

Cet élan du cœur, sorti des entrailles d’un homme affaibli par la maladie et l’âge, signifiait simplement que la reconnaissance qui lui était ainsi témoignée lui allait droit au cœur.

Il y avait de quoi ! Comment ce monstre sacré d’une industrie cinématographique toujours en quête de vraies icônes, ne pouvait-il pas ne pas s’étonner de n’avoir pas jusqu’alors suscité l’idée d’une distinction, célébrant son œuvre, à la hauteur de sa contribution monumentale au cinéma africain? Aussi bien, sa réaction, à la limite de l’émotivité, ne pouvait qu’exprimer son soulagement. Comme pour dire : enfin !

La vérité, c’est que l’Afrique n’a pas toujours le réflexe d’honorer ses filles et fils valeureux pour les proposer en modèles aux générations montantes et futures. Y a-t-il un Prix Nelson Mandela ? Un Prix Miriam Makéba ? Un Prix Cheikh Anta Diop ?

La plupart des distinctions honorant certaines figures emblématiques du continent sont par trop confidentielles. Beaucoup d’entre elles souffrent du péché originel d’être enfantées par des groupes ou individus plus intéressés par ce qu’ils peuvent en tirer, ce qui porte préjudice à leur crédibilité.

Or en instituant un Prix Sembène Ousmane pour honorer un héros vivant, et, en décidant en même temps d’aider le Fespaco, en tant qu’institution respectée du cinéma africain, le Groupe ECOBANK a réussi l’une des missions importantes qu’il assigne à ses responsabilités sociales institutionnelles. A savoir participer à la vie des sociétés où ses filiales sont présentes à travers un soutien à l’art, à la santé et à l’éducation.

C’est le sentiment général qui s’est dégagé au moment où le Prix Sembène Ousmane récompensait le remarquable film que Amoussou, surmontant de nombreux obstacles pour le financer, a consacré à la question de l’immigration. Que son Prix lui ait été décerné en présence du représentant de la Fondation Sembène qui n’est autre que l’infatigable Clarence Delgado était une preuve supplémentaire de l’intérêt que le parrain du projet y attache.

Tous ceux qui étaient présents à cette occasion ont admis qu’il est du devoir des entreprises de jouer leur rôle dans la promotion de la culture. Cette corrélation entre développement économique et culturel est l’une des raisons qui nourrit la vision du groupe ECOBANK. Aujourd’hui présent dans dix huit pays africains, et devenu le plus vaste réseau bancaire sur le continent, ECOBANK se prépare à lever 300 millions de dollars pour financer son expansion géographique. Pour bâtir un groupe bancaire de classe mondiale, le groupe est entrain de se doter aussi d’un centre de services techniques partagés. Déjà, il dispose maintenant d’un bilan total de plus de 4 milliards de dollars.

Mais sa fierté n’est pas seulement d’être devenue une référence bancaire africaine. Remplir le rôle qui est le sien dans l’affirmation des sociétés africaines en est une autre raison, comme le prouve la préscience qu’il a eu d’honorer, de son vivant, un homme comme Sembène Ousmane. En participant ainsi à la perpétuation de l’œuvre d’un homme entré dans l’éternité, sur terre, grâce à sa contribution décisive à l’avènement d’un cinéma africain, toujours dans les limbes mais porteur de beaucoup d’espoirs, le Groupe ECOBANK se félicite de pouvoir continuer à entretenir la flamme allumée par le doyen des cinéastes africains.

*Adama GAYE est Directeur de la Communication du Groupe Ecobank

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