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Sénégal : Noel tragique à l’Est, tensions permanentes dans le pays inquiètent citoyens et société civile

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Le 23 décembre une manifestation de jeunes de Kédougou (Est) qui exprimaient leur mécontentement sur leur situation propore et celle de leur localité a été violemment réprimée par les forces de l’ordre.
Le bilan officiel fourni par les autorités sénégalaises fait état de 2 morts, 35 blessés, selon un communiqué du ministère sénégalais de l’information parvenu à Ouestafnews.
Ces incidents tragiques, qui surviennent dans un contexte marqué par de vives tensions sociales et un mécontentement généralisé, ont provoqué une série de réactions de réprobation et de protestations de plusieurs organisations ou de personnalités sénégalaises.
Ainsi l’Organisation de défense des droits de l’homme (ONDH) cité dans la presse locale a fustigé l’attitude des autorités sénégalaises dans « leur propension à l’auto-disculpation suite à des dérives attentatoires à l’intégrité physique et à la vie humaine ».
Cette réaction de l’ONDH fait suite à la polémique née entre le ministère de l’information et les parents d’une des victimes sur l’origine de son décès, les manifestants ayant accusé les forces de sécurité d’avoir tiré sur la foule à balle réelle alors que le ministre de l’information disait que la victime a été piétinée.
De son côté la Rencontre Africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), qui exige une « enquête judiciaire », pour faire toute la lumière sur l’affaire rapproche les évènements de Kédougou aux « graves erreurs commises » en Casamance. Dans cette région du sud du Sénégal sévit une insurrection séparatiste qui dure depuis 1982.
L’opposant Amath Dansokho, originaire de la région de Kédougou, a également dans une interview averti l’Etat des risques d’une crise généralisée dans cette partie du pays.
Ces évènements surviennent alors que le Sénégal vit dans une tension sociale permanente depuis plus d’un an, parfois ponctuée de troublantes scènes de violences.
Depuis début décembre, un « Collectif » des populations de Guédiawaye (banlieue dakaroise) ayant a sa tête des Imams, manifestent contre la vie chère et plus particulièrement contre les factures d’électricité et la mauvaise qualité du service de la Société Nationale d’électricité (Sénélec), marquée par des délestages intempestifs.
En octobre des manifestants avaient, pour les mêmes raisons que celles invoquées par les populations de Guédiawaye, saccagé les agences de cette société dans la capitale avant que des supporters de l’équipe nationale de football ne prennent à leur tour le relais quelques jours plus tard pour installer la violence dans les rues de Dakar à la fin d’un match de football.
A ces signaux inquiétants qui ont ponctué la fin de l’année 2008, s’ajoutent la violente répression de manifestations contre la vie chère en mars dernier, le saccage brutal des sièges de deux journaux à Dakar à la mi-août et les deux jours d’émeutes orchestrés par les vendeurs ambulants en Novembre 2007 dans la capitale.
A l’intérieur du pays également les manifestations de protestations sont régulièrement relayées par la presse locale, laissant entrevoir un mécontentement généralisé contre un régime porté au pouvoir dans l’enthousiasme en 2000.
Encore plus troublant pour le président Abdoulaye Wade, en l’espace d’un an (décembre 2007 et septembre 2008) deux citoyens sénégalais ont perdu la vie en s’immolant par le feu en signe de protestation contre son régime, l’un devant le palais présidentiel à Dakar et l’autre en Italie au moment où le président sénégalais s’y trouvait en visite.

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