« Le Procureur de la République Raymond Tchimou, qui a convoqué les journalistes du quotidien privé Le Nouveau Courrier, en l’occurrence le Directeur de publication Stéphane Guédé, le Directeur de la rédaction Théophile Kouamouo et le Rédacteur en chef Saint-Claver Oula, mardi matin a mis en cause les trois hommes pour ‘vol’ de documents confidentiels », selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ, basé à New york) qui cite un avocat des journalistes Désiré Gueu.
Selon l’avocat, le journal « a publié un article citant des extraits d’un rapport d’enquête judiciaire de 137 pages sur 23 personnalités de la filière cacao mis en cause pour des détournements dans le cadre d’une campagne anticorruption ordonnée par le président Laurent Gbagbo en 2007 ».
« Une douzaine de policiers ont perquisitionné les locaux du journal (…) à la recherche du document sur lequel était fondé l’article. Ils ont fouillé les ordinateurs et ont saisi l’ordinateur portable d’Oula », selon le CPJ qui cite des témoins.
Suite à ces arrestations, le CPJ a lancé un appel aux autorités ivoiriennes pour le respect de «la loi sur la presse de 2004 qui interdit les détentions préventives de journalistes ».
La loi sur la presse de 2004 interdit la détention préventive des journalistes en Côte-d’Ivoire, mais c’est la deuxième fois que le Procureur de la République Tchimou a convoqué et arrêté des journalistes à la suite de leur traitement de sujets sensibles, selon les recherches du CPJ.
« Arrêter des journalistes pour avoir refusé de révéler leurs sources confidentielles ne fait qu’ébranler un service public essentiel au soutien de la bonne gouvernance : le journalisme d’investigation. Nous demandons au Procureur de la République de libérer immédiatement nos confrères», a déclaré Mohamed Keita, coordonnateur en charge du plaidoyer pour la section Afrique du CPJ.
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