Cette décision est annoncée au moment où la question de l’accaparement des terres africaines par des multinationales étrangères et la « dépossession » des petits paysans africains, occupe régulièrement le devant de l’actualité, et fait l’objet de vives protestation.
Le communiqué des chefs d’Etat ne fait aucune mention de la direction que devra prendre cette future politique commune en matière de foncier « rural et urbain ».
Les chefs d’Etat des huit pays de l’UEMOA, tous présents à ce sommet, ont « instruit les organes et institutions communautaires d’accélérer la réflexion au sujet aussi bien du foncier rural qu’urbain », se contente de dire les rédacteurs du communiqué.
Depuis plusieurs année, l’Afrique dans son ensemble est confrontée à une politique intense d’accaparement es terres par multinationales étrangères, soutenu par de puissants détenteurs de capitaux, dont la Société financière internationale, filiale de la Banque mondiale.
Ces organisations sont accusées d’organiser le bradage des terres africaines au profit des investisseurs étrangers, et au détriment population locales. La pratique est facilitée par la complicité des gouvernements et des élites, parfois de connivence avec des chefs coutumiers ou religieux.
Dans certains pays comme le Sénégal, ces pratiques ont entraîné de vives protestations, ayant parfois occasionné mort d’hommes.
Il y a un an (novembre 2012), la Banque mondiale s’apprêtait à financer un projet agro-industriel portant sur une superficie de 10 mille hectares, dans les régions de Louga et Saint-Louis, dans le Nord du Sénégal.
L’accusation était faite par l’économiste Saliou Sarr, un militant du Conseil national de concertation des ruraux (CNCR), une organisation paysanne, dans un entretien à l’Agence de presse sénégalaise (APS, officielle). Selon M. Sarr, la Banque mondiale et le gouvernement sénégalais ne s’étaient pas concertés avec les producteurs locaux dans l’élaboration de ce projet.
L’Uemoa compte huit pays qui sont : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger le Sénégal et le Togo. A l’exception de la Guinée Bissau, tous ces pays sont d’anciennes colonies françaises, ce qui fait dire à certains analystes que l’Uemoa reste un instrument de la colonisation française. Un argument qui s’appuie, entre autres, sur l’utilisation dans la zone du francs CFA, soumis au contrôle de la Banque de France.
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