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Affaire « Sweet Beauté » : le parquet requiert 10 ans de réclusion criminelle contre l’opposant Ousmane Sonko

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Le procureur de la République a requis le 23 mai 2023, dix ans de réclusion criminelle à l’encontre d’Ousmane Sonko, absent à l’audience du procès intenté contre lui pour « viols répétitifs » et « menaces par l’ex-employée d’un salon de massage, Adji Sarr.

Au cas où le tribunal ne serait pas convaincu de la constitution du délit de « viols répétitifs », le parquet  lui demande de requalifier les faits en délit de « corruption de la jeunesse » et de condamner M. Sonko à cinq ans de prison ferme.  Parce que le maître des poursuites, au moment des faits, la plaignante, Adji Sarr, n’avait que 21 ans.

Concernant les faits de menaces de mort, le procureur a requis une peine d’emprisonnement d’un an ferme et une amende de 100.000 FCFA. La partie civile réclame pour sa part 1,5 milliard FCFA à M. Sonko.

Quant Mme Ndèye Khady Ndiaye, patronne du salon de massage, le procureur a requis cinq ans de réclusion criminelle contre elle pour « complicité de viols ». Le parquet a également requis l’ex-patronne d’Adji Sarr un an d’emprisonnement ferme pour diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs et incitation à la débauche. La patronne de « Sweet Beauté » qui a comparu à la barre a nié les faits, arguant que Mlle Adji Sarr ne lui avait « jamais parlé de viol ».

Le verdict est mis en délibéré le 1er juin 2023. En cas de condamnation, l’opposant politique Ousmane Sonko pourrait être déclaré inéligible et verrait s’envoler ses chances de concourir à l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024.

Le procès s’est tenu sans la présence des avocats de la défense des deux prévenus, tous ayant dénoncé « la violation manifeste des droits de leurs clients » tant au cours de la procédure et devant le tribunal criminel constitué par le juge Issa Ndiaye et ses deux assesseurs.

Le 6 février 2021, Adji Sarr avait porté plainte contre Ousmane Sonko. Début mars 2021, ce dernier avait été interpellé et arrêté pour « trouble à l’ordre public » puis libéré sous contrôle judiciaire après plusieurs jours de violentes manifestations sur toute l’étendue du territoire ayant fait 14 morts.  

Ousmane Sonko, principal prévenu et leader du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et le travail (Pastef), absent du procès, est toujours à Ziguinchor, la grande ville du sud dont il est le maire depuis janvier 2022.

L’opposant avait annoncé lors d’une déclaration de presse qu’il ne répondrait plus aux convocations de la justice sénégalaise si l’Etat ne lui donne pas des garanties relatives à sa sécurité. Les précédents rendez-vous au tribunal ont donné lieu à des incidents et des affrontements entre ses partisans et la police.   

A la veille de l’ouverture du procès, le 16 mai 2023, des heurts avaient éclaté entre les forces de police et de gendarmerie et les partisans de M. Sonko à Ziguinchor et dans plusieurs autres localités du pays.

Ces affrontements avaient fait trois morts dont au moins deux par balles réelles, selon les résultats des autopsies. Amnesty Sénégal et plusieurs organisations politiques et de la société civile ont demandé des enquêtes sur ces drames, mais  aucune enquête n’est jusque–là annoncée par les autorités.

Les partisans d’Ousmane Sonko montent la garde autour de son domicile pour contrer une tentative d’arrestation de leur leader. Alors que le procès était en cours à Dakar, ils ont affronté les policiers dans l’après-midi et dans la soirée de mardi à mercredi, selon la presse locale.

ON/md/fd 


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