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Corruption : une campagne de sensibilisation en vue au Sénégal

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« La campagne s’appuiera sur les coûts de la corruption, d’autant que chaque citoyen se retrouve par moment dans la posture d’usager et de contribuable capable de booster les finances locales ou nationales », a déclaré Adiouma Sagna vice-président de l’Observatoire des acteurs non étatiques contre la non-transparence, la corruption et la concussion (OANELC2C), l’initiateur de cette campagne.

Selon lui l’objectif principal de cette campagne est d’accroitre la prise de conscience des citoyens sur l’impact de la corruption et ses conséquences au plan économique, politique et environnemental.

En dépit des bons résultats enregistrés en 2013, selon l’indice Ibrahim et l’indice de Transparency international, la lutte corruption est loin d’être gagnée Sénégal, pour ces acteurs de la société civile.

Relayant des chiffres issus de la faculté de science et gestion de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Jean Michel Duflis, chef de mission à l’agence américaine de coopération Usaid, déclare que la corruption a fait perdre au Sénégal, 307 milliards FCFA entre 2007 et 2011.

« Les citoyens et les organisations qui en sont victimes ignore souvent l’impact réel sur leur vécu quotidien et finissent par adopter une certaine tolérance car ils se sentent impuissants pour intervenir », selon M. Duflis.

La campagne en cours se déroulera de février à avril 2014, cette campagne qui se déroulera dans six régions du pays, espère à travers des actions de sensibilisation et d’information susciter une adhésion active des couches populaires.

« La corruption est en train de gangréner des secteurs extrêmement importants de la société sénégalaise, c’est une bataille complexe, il faut du courage et de la détermination », a souligné pour sa part Amacodou Diouf membre du Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (Congad, basé à Dakar).

A travers cette campagne, il est attendu non seulement une prise de conscience sur les méfaits de la corruption mais aussi une mise en relief et une dénonciation de cette pratique par les populations.

Au niveau étatique, la lutte contre la corruption est un terrain sur lequel, le président Macky Sall est attendu, en vertu de la gouvernance vertueuse qu’il avait promise avant d’être élu en mars 2012. La « traque des biens mal acquis », lancée dès les premières heures de son mandat s’est transformée en petites querelles politiciennes, seuls les opposants étant visés par les poursuites judiciaires.

Des organisations de la société civile comme la Rencontre africaine de défense des droits de l’Homme (Raddho) sont d’ailleurs montées au créneau pour dénoncer la lenteur de la justice, alors que de nombreux ex-dignitaires du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui étaient au pouvoir de 2000 à 2013 sont emprisonnés sans procès.

Au même moment, des personnalités ayant rallié le nouveau pouvoir ne sont nullement inquiétés.

Au Forum civil, la branche sénégalaise de l’Ong Transparency International, on doute déjà de l’indépendance promise par les autorités à l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), crée en décembre 2012 en lieu et place la Commission nationale de lutte contre la corruption et la concussion (CNLCC).

Dans un communiqué, le Forum civil, met en évidence un problème d’impartialité de l’Ofnac dans la mesure où, des militants connus du parti au pouvoir figurent parmi les membres de même qu’un officier supérieur de police dont le nom avait été cité dans un scandale qui avait éclaboussé la police.

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