Last Updated on 19/01/2024 by Ouestafnews
Même si ce fut un peu laborieux, la Côte d’Ivoire a su se défaire de la modeste sélection de la Guinée Bissau (2-0) le 13 janvier 2024, en match d’ouverture de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations (Can) qu’elle accueille sur son sol. Mais ce jeudi 18 janvier, « les Eléphants » ont baissé leur trompe devant des « Super Eagles » du Nigeria, lors de leur deuxième match de poule. Une défaite d’un but à zéro qui ramène sur terre ses nombreux supporters qui avaient commencé à pavoiser. Hier ce sont des « Eléphants » sans trompe qui se sont donnés en spectacle.
Lourds comme le mammifère dont ils portent le nom, les poulains de Jean-Louis Gasset, qui n’est pas exempt de reproches, ont paru dépassés par l’enjeu de ce match capital. Ils n’ont jamais pu ou su s’extirper du bourbier des « Super Eagles » qui ne sont plus cette redoutable machine à broyer des années 80 et 90.
Lents dans la transmission, frileux en attaque, inexistants au milieu de terrain et très faibles et très fébriles en défense, les « Eléphants » ont produit un football en deçà des espoirs des 47.000 spectateurs qui ont pris d’assaut la bonbonnière du stade olympique d’Ebimpé.
A vrai dire, les joueurs du sélectionneur septuagénaire français n’avaient aucun fond ou plan de jeu. C’était à qui mieux mieux. La cour du roi Pétaud semblait mieux organisée que les « Eléphants », peu inspirés et en manque criard de confiance. Avec un jeu haché, insipide et désespérément lent, ils n’avaient aucune solution tactique face à une équipe nigériane également sans fond de jeu mais qui par contre, a fait montre d’une très grande maturité tactique, doublée d’une solidarité et d’une combativité à nulle pareille.
Le syndrome de 1984
D’habitude bruyants et effervescents depuis le début de cette Can, le District autonome d’Abidjan et sa banlieue sont restés bien aphones. Idem pour les villes de l’intérieur où régnait un silence sépulcral après le coup de sifflet final.
Entre imprécations et complaintes, les Ivoiriens se perdent en conjectures. Surtout que le scénario de la Can de 1984 se dessine en filigrane, 40 ans après.
Cette année-là, après une première victoire contre le Togo sur le score de 3 buts à zéro, lors du match d’ouverture de la 14e édition de la Coupe d’Afrique des nations, le 4 mars 1984, la Côte d’Ivoire s’est inclinée deux fois de suite ; 1-2 face à l’Egypte le 7 mars et 0-2 contre le Cameroun le 10 mars. Deux défaites qui ont sonné le glas de l’équipe nationale, éliminée du coup au premier tour de sa Can.
Pour atténuer les effets dévastateurs de cette douleur, de ce drame national, Félix Houphouët-Boigny, Président de la République d’alors, avait déclaré que « découragement n’est pas ivoirien », avant d’ajouter que « ce sont des éléphanteaux. Quand, ils seront grands, ils seront des éléphants et ils pourront nous ramener des trophées ».
Une profession de foi qui a eu le mérite de se réaliser, deux ans plus tard, puisque « ses éléphanteaux », devenus des éléphants entre-temps, ont ramené la médaille de Bronze, synonyme de troisième place de la campagne d’Egypte 1986 et le trophée du Sénégal en 1992.
A présent dans toutes les chaumières, la prière est la même : que la Côte d’Ivoire ne vive pas le scénario catastrophique de 1984 et qu’elle puisse au moins franchir le cap des matchs de poule. Tout autre script est à proscrire !
FGB/fd/ts
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