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Kenya: Kibaki et Odinga signent un accord de gouvernement pour régler la crise

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Par AFP

Kenya: Kibaki et Odinga signent un accord de gouvernement pour régler la crise
Les deux rivaux, assis côte à côte à un bureau devant les services de la présidence kényane, ont paraphé un document de plusieurs pages lors d’une cérémonie publique, en présence du médiateur de l’Union africaine (UA) Kofi Annan et du président de l’UA, Jakaya Kikwete.

MM. Kibaki et Odinga, visiblement émus, se sont ensuite serrés la main sous les applaudissements, avant de poser pour les photographes.

"Je suis heureux aujourd’hui que nous ayons signé un accord qui marque le succès des pourparlers", a déclaré M. Kibaki: "chacun a sa place au Kenya, si nous mettons en valeur la paix et la tolérance".

L’accord de gouvernement de coalition prévoit notamment la création d’un poste de Premier ministre, a annoncé M. Annan à l’issue de la cérémonie

Ce Premier ministre – poste jusqu’à présent inexistant au Kenya et qui devrait revenir à l’opposition – devra être "un membre élu du Parlement", a précisé le médiateur, indiquant que le Parlement devrait se réunir au plus vite pour entériner l’accord.

Les tractations entre les deux camps sur la fonction de Premier ministre s’étaient enlisées ces derniers jours, amenant le médiateur à suspendre mardi les pourparlers avec les équipes de négociateurs pour en appeler à la "responsabilité directe" de MM. Kibaki et Odinga.

Depuis le début de la semaine, la communauté internationale avait accentué ses pressions sur les dirigeants kényans.

La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, avait ainsi jugé mardi qu’il "n’y avait aucune d’excuse à un nouveau retard" pour mettre fin aux violences et averti que les Etats-Unis pourraient prendre des "mesures" si les dirigeants kényans ne se montraient pas raisonnables.

A New York, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a déclaré mercredi qu’il exhortait "fermement les parties au processus national de dialogue et de réconciliation à prendre sans retard les mesures nécessaires pour trouver une solution à la crise".

Le Kenya est plongé depuis deux mois dans l’une de ses pires crises depuis l’indépendance en 1963, née de la contestation par M. Odinga de la réélection de M. Kibaki lors de la présidentielle du 27 décembre, entachée de graves irrégularités selon les observateurs.

Plus de 1.500 personnes sont mortes dans les violences politico-ethniques qui ont suivi le scrutin, selon la police. Environ 300.000 ont été déplacées, selon la Croix-Rouge kényane.

Signe des tensions persistantes dans le pays, des violences interethniques ont repris dans la nuit de mercredi à jeudi dans l’ouest après une dizaine de jours de relative accalmie.

"Trois personnes sont mortes" dans des affrontements qui ont éclaté dans la nuit à Molo, ville particulièrement affectée par les violences politico-ethniques, a déclaré à l’AFP le commandant de la police de la ville, Achesa Litabalia.

Selon le chef de la police provinciale, Joseph Ashimala, les violences ont éclaté lorsque des jeunes armés d’arcs et de flèches ont incendié une vingtaine de maisons appartenant à des habitants de retour depuis quelques jours à leur domicile, qu’ils avaient dû fuir au plus fort des affrontements post-électoraux.

En visite jeudi à Nakuru, capitale de la vallée du Rift, l’un des hauts responsables du Mouvement démocratique orange (ODM, parti d’Odinga), William Ruto, a lui, devant la pesse, accusé la police de "tentative systématique de persécuter et d’intimider des partisans de l’ODM dans la vallée du Rift" et "d’arrestations arbitraires de citoyens innoçents".

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