Par AFP
"La France n’a pas vocation à maintenir indéfiniment des forces armées en Afrique. L’Afrique doit prendre en charge les problèmes de sécurité", a déclaré M. Sarkozy aux élus.
M. Sarkozy, qui promet depuis son discours de Cotonou en 2006, la "rupture" avec les pratiques controversées de ses prédécesseurs dans la région, veut la "renégociation de tous les accords militaires de la France en Afrique". Une fois renégociés, les nouveaux accords seront publiés "dans la transparence", a-t-il promis.
M. Mbeki, qui prône une "renaissance africaine" et une meilleure intégration du continent sur la scène mondiale, s’est félicité de cette annonce: "Cela fait partie, selon lui, de la suite du processus de décolonisation en Afrique".
Les détracteurs de la "Françafrique" ont estimé jusqu’ici que la "rupture" prônée par M. Sarkozy tardait à se concrétiser, regrettant notamment l’intervention française au Tchad, où le soutien de l’armée française aux forces du président Idriss Deby Itno, lors d’une attaque rebelle début février, lui ont permis de se maintenir au pouvoir.
Quelque 9.000 soldats français sont déployés au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Tchad, en Centrafrique et à Djibouti. Des accords lient également la France au Togo et aux Comores.
M. Sarkozy a également promis "une initiative de soutien à la croissance économique" de l’Afrique, portant sur 2,5 milliards d’euros en 5 ans afin de financer près de 2.000 entreprises et la création de 300.000 emplois.
Selon lui, "en intégrant cette initiative, le total des engagements financiers français bilatéraux pour l’Afrique subsaharienne s’élèvera donc à 10 milliards d’euros sur les cinq prochaines années".
Il a d’autre part appelé la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) "à libérer sans délai Ingrid Betancourt, c’est une question de vie ou de mort".
Il s’est dit prêt à aller la chercher lui-même à la "frontière entre le Venezuela et la Colombie si ça devait être une condition" à sa libération.
La visite de M. Sarkozy, accompagné d’une importante délégation économique, doit aussi permettre la signature d’importants contrats industriels, technologiques et scientifiques.
Le groupe français Alstom signera vendredi un contrat pour une centrale à charbon d’une valeur de 1,36 milliard d’euros. D’autres contrats dans le secteur énergétique sont prévus, avec le conglomérat Bouygues et la compagnie d’électricité EDF en partenariat avec le groupe sud-africain Aveng, alors que l’Afrique du Sud traverse une grave crise énergétique.
M. Sarkozy a aussi appelé l’Afrique du Sud, pays membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, à soutenir une nouvelle résolution sur l’Iran qui refuse d’arrêter son programme d’enrichissement d’uranium.
La France est le 8e partenaire économique de l’Afrique du Sud, avec des échanges totaux de 3,3 milliards de dollars en 2007.
Carla Sarkozy, elle, s’est rendue dans une coopérative de commerce équitable dans un township du Cap. "C’est ma première visite. Pour l’instant, j’écoute ce qu’on me dit. Voilà comment je conçois mon rôle", a-t-elle déclaré.
Dans l’après-midi, le couple présidentiel a visité un centre de traitement de HIV à Gugulethu, près du Cap, fondé par l’archevêque Desmond Tutu. Le prix Nobel de la Paix a fait toute la visite avec eux.
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