Depuis les interrogations se multiplient sur l’avenir du Mali, dont la partie nord est occupée par des mouvements rebelles qui y règne en maître et ont même déclaré la création d’un Etat indépendant de l’Azawad (non reconnu par la Communauté internationale).
L’incident du lundi 21 mai 2012 confirme les doutes exprimés par quelques sceptiques à la suite de l’accord trouvé la veille par la Cedeao. Après plusieurs jours de crispation, l’organisation sous régionale avait pu arracher un accord avec l’ex-junte. Cet accord prévoyait notamment le prolongement de l’intérim assuré par Dioncounda Traoré à la tête de l’Etat pour les douze mois à venir et l’octroi d’un statut d’Ex chef d’Etat ainsi que les avantages qui y sont liés, au capitaine Amadou Sanogo, leader des putschistes et à l’origine de la crise actuelle.
Dans une déclaration datée du 21 mai et transmise à Ouestafnews, le président de la Commission de la Cedeao Kadré Ouédraogo a condamné les actes perpétrés contre le président intérimaire. La déclaration va d’ailleurs plus loin en affirmant que cette attaque constitue un « défi » aux décision de la Cedeao et promet de « mener des investigations en vue d’identifier les auteurs et les commanditaires ».
Pendant ce temps, le Mali reste confronté à une instabilité qu’il n’avait plus connu depuis plus de 20 ans et le pouvoir semble plus que jamais échapper aux autorités légitimes. Certains médias craignent déjà le syndrome de la Somalie alors que les organisations de la société civile dénoncent dans divers rapports les violations des droits de l’homme, plus particulièrement dans le nord du pays. Quant aux Maliens eux-mêmes, ils restent divisés entre pro et anti putschistes et la situation dans le nord qui avait justifié la mutinerie ayant conduit au coup d’Etat se détériore davantage au fil des jours.